Dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, le Burkina Faso a haussé le ton à l’ONU.
Reçu par la secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohamed, le Premier ministre burkinabè a plaidé pour un changement de posture de la communauté internationale face au terrorisme, qu’il accuse d’être financé par des parrains encore trop souvent épargnés.
« Il faut sortir du narratif complaisant », a martelé Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, dénonçant le fait que certaines institutions qualifient encore les groupes armés de « forces non étatiques ». Pour lui, cette terminologie revient à « caresser » les terroristes dans le sens du poil et à occulter leurs véritables commanditaires. « Tant qu’on ne nomme pas les parrains du terrorisme, ces assassins continueront leurs forfaits », a-t-il averti.

Le chef du gouvernement burkinabè a rappelé les efforts consentis par son pays, « sous le leadership du président Ibrahim Traoré », tant sur le plan sécuritaire que dans le domaine du développement. Il a également accusé certains États de se servir du terrorisme comme « outil d’asservissement des peuples ».
Sur le plan diplomatique, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a justifié la récente expulsion de la représentante résidente du système onusien à Ouagadougou, assurant néanmoins que le Burkina restait disposé à travailler avec l’ONU « dans une posture d’accompagnement respectueuse des priorités nationales ».
Par ailleurs, il a invité Amina Mohamed à effectuer une visite officielle au Burkina Faso. Une proposition accueillie favorablement par la responsable onusienne, qui a insisté sur l’importance du dialogue comme condition pour consolider la paix et la stabilité dans la région.