Il y a quelques jours, une attaque terroriste a été perpétrée au nord du Togo, dans la préfecture du Kpendjal, faisant plusieurs victimes. Suite à cette vague déferlante d’attaques barbares dans le pays, le journaliste Anani Sossou a enquêté sur le salaire que versaient ses groupuscules armés à leur combattants pour commettre des exactions dans la sous-région. Voici les éléments qui ressortent de ses investigations :
Ces djihadistes sont issus de plusieurs organisations dont les plus connues sont Boko Haram, MUJAO (Mouvement pour l’unicité du djihad en Afrique de l’Ouest), AQMI (Alqaida au Maghreb islamique), le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad).
Spécialisées dans les crimes et dans les trafics, elles luttent pour le contrôle de territoires afin d’écouler de la cocaïne, de la cigarette, des armes, du trafic d’êtres humains dont les migrants.
Des liens sont tissés entre les factions terroristes et les réseaux du crime organisé qui collaborent pour faire prospérer les affaires. Ces réseaux se sont développés avec la complicité d’acteurs locaux dont des chefs tribaux qui tirent des bénéfices de ces trafics.
Il y a donc une véritable imbrication d’enjeux, d’acteurs, de réseaux dans le Sahel pour le contrôle des ressources locales et du trafic de drogue dans des zones où l’État est absent en termes d’administration et de forces de défense.
On note également dans ces zones de non-droit, une pauvreté extrême qui pousse les jeunes à intégrer ces groupes barbares pour gagner le pain quotidien et se sentir impliqué dans une activité qui les valorise.
Selon des sources proches de milieux terroristes, les jeunes recrutés dans la région de Mopti dans le centre du Mali touchent entre 450 et 500 000 fcfa par mois. Quant aux poseurs de bombes techniquement appelés EEI (Engins explosifs improvisés), ils sont payés en fonction du nombre, mais surtout de la nationalité des victimes. Ainsi, les victimes blanches, les soldats de l’arme régulière et la Minusma, rapportent plus chères que les populations lambda victimes de ces EEI.
Il faut donc que les dirigeants du Sahel et ceux de la côte unissent leurs efforts pour contrer ces groupes afin de reprendre le contrôle des zones de non-droit où fleurissent les barbares.
Avec IciLomé