L’application chinoise TikTok, déjà sous surveillance dans plusieurs pays, est désormais dans le viseur des autorités en France.
La raison est très simple. TikTok a des effets négatifs sur la santé mentale des jeunes utilisateurs, en particulier ceux de moins de 15 ans.
« Quand le divertissement vire au cauchemar », résume Laure Miller, rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok chez les mineurs.

Dans un rapport de 273 pages publié le 11 septembre 2025 et adopté à l’unanimité, les députés dressent un constat sévère.
La plateforme expose volontairement les adolescents à des contenus dangereux – automutilation, suicide, violences, désinformation.
Le lien est désormais établi entre l’usage intensif des réseaux sociaux et la dégradation de la santé mentale des mineurs, notamment des jeunes filles.
Les mesures recommandées contre TikTok en France
Le rapport avance plusieurs recommandations fortes. L’accès aux plateformes devrait être interdit avant 15 ans, hors messageries simples, avec une action coordonnée au niveau européen et, si nécessaire, des mesures nationales.
Pour les 15-18 ans, un « couvre-feu numérique » limiterait l’usage des réseaux sociaux entre 22 heures et 8 heures.
Les plateformes seraient en outre contraintes de vérifier l’âge de leurs utilisateurs et de diversifier les contenus recommandés, sous peine de sanctions.
La commission plaide aussi pour une requalification juridique de leur statut : d’hébergeurs, elles deviendraient éditeurs, ce qui engagerait leur responsabilité éditoriale.
L’encadrement des usages scolaires est également au programme. Le rapport recommande d’interdire les téléphones dans les lycées et d’étendre le dispositif « portable en pause » aux collèges et écoles élémentaires, afin de limiter le numérique à ses seuls usages éducatifs.
Mais ces mesures soulèvent d’importants défis juridiques. « Comment vérifier l’âge sans collecter encore plus de données sensibles ?
Comment concilier l’intérêt supérieur de l’enfant avec la liberté d’expression et le droit à l’information ? », interroge Gérard Haas, avocat en droit du numérique, de la data, de l’IA et de la propriété intellectuelle.
La proposition d’instaurer un délit de « négligence numérique » à l’encontre des parents insuffisamment vigilants interroge également sur l’équilibre entre responsabilité familiale et intervention de l’État.