Au Togo, le ministère de la Santé hausse le ton dans le cadre de l’application de l’Assurance Maladie Universelle (AMU).
Et pour cause, certains hôpitaux publics facturent des tarifs supérieurs aux prix légaux pour les soins couverts par l’Assurance Maladie Universelle.
Plus précisément, des établissements publics appliquent des tarifs parallèles. Ces montants dépassent largement les prix fixés par l’Arrêté interministériel n° 122/2024 du 27 mars 2024. Ce texte définit pourtant les tarifs provisoires pour tous les actes médicaux de l’AMU. Enfin, la loi existe, mais certains la contournent.

Aussi, pour mettre fin à ce fléau, le professeur Tchin Darré, ministre togolais de la Santé, vient d’adresser une note ferme aux directeurs régionaux et préfectoraux de la santé.
Des sanctions annoncées
Le ministre a rappelé que les tarifs de l’arrêté constituent « la seule référence légale et obligatoire ». Tout écart « pourrait être considéré comme une fraude à l’assurance ».
Les contrevenants risquent donc les sanctions prévues par la loi. Bref, le ton est donné. La note exige par ailleurs une application rigoureuse des prix officiels.
Les directeurs d’hôpitaux portent désormais la responsabilité du respect des tarifs. Le professeur Tchin Darré demande un « respect scrupuleux » de la directive. Les établissements publics qui surfacturent sapent la confiance des citoyens envers le régime d’assurance.
L’AMU au Togo : un système fragile
Pour rappel, l’AMU couvrait déjà 800 000 personnes en juillet 2024, soit environ 10% de la population togolaise.
Le système lancé en janvier 2024 vise à réduire les inégalités d’accès aux soins.
Dans l’application, l’AMU est une véritable réforme sociale du gouvernement togolais. La Banque mondiale avait même alloué 70 millions de dollars pour étendre la couverture sanitaire.
Mais les dérives tarifaires compromettent l’ensemble du mécanisme. Les patients paient davantage que prévu, ce qui vide de sens l’assurance universelle.
Le ministère place les responsables des établissements face à leurs obligations. La survie du système dépend de l’application stricte des barèmes légaux. Les hôpitaux qui persistent dans ces pratiques s’exposent aux poursuites. Le message gouvernemental ne laisse place à aucune ambiguïté : les abus cesseront ou les sanctions tomberont.