Au Togo, le procureur Talaka Maawama a rompu le silence après les arrestations de Mme Gnakade et Aamron.
Ce samedi 20 septembre 2025, le magistrat a détaillé les charges retenues contre Marguerite Gnakade Essossimna et le rappeur Aamron, interpellés respectivement les 17 et 19 septembre à Lomé, rapporte l’Agence Togolaise de la Presse (ATOP).
L’ancienne ministre des Armées fait face à quatre chefs d’inculpation selon les informations fournies par le procureur.

« Soulèvement contre l’autorité de l’État, publication ou diffusion de fausses nouvelles de nature à ébranler la discipline ou le moral des Armées », énumère le procureur selon les informations relayées par l’ATOP.
Troubles aggravés à l’ordre public et entrave au bon fonctionnement de la justice complètent l’acte d’accusation.
Devenue l’une des voix critiques du pouvoir après son départ du gouvernement, Marguerite Gnakadé a été interpellée le 17 septembre 2025, confirme Jeune Afrique.
Des agents des forces de sécurité, encagoulés et lourdement armés, ont encerclé la résidence de Marguerite Gnakadé, avant de procéder à son arrestation, selon des témoins cités par APAnews. L’opération s’est déroulée dans le quartier de Tokoin Solidarité.
Bref, l’enquête avait commencé bien avant l’arrestation. Le procureur évoque des « agissements réitérés constitutifs d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État ». Plusieurs perquisitions ont été effectuées dans le cadre de l’instruction.
Le dossier se complique. Mme Gnakade « a délibérément détruit un élément de preuve afin d’entraver le cours de la justice » pendant sa garde à vue, précise Talaka Maawama.
Le rappeur contestataire Aamron, de son vrai nom Narcisse Essowè Tchalla, a quant à lui été interpellé ce vendredi matin 19 septembre 2025 par la Direction centrale de la police judiciaire, indiquent plusieurs médias locaux.
Enfin, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire après son arrestation du 19 septembre, révèle Jeune Afrique et Tv5Monde.
L’information judiciaire se poursuit « en stricte conformité des dispositions du code de procédure pénale », assure le procureur. Un juge d’instruction conduit désormais les investigations.