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Togo : ce qui est à la base du désamour entre la population et les Eperviers

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À l’époque des Docteur Kaolo, Edmond Afangbédji, Salou Bachirou, Kader Cougbadja Touré ou encore les débuts tonitruants d’Emmanuel Shéyi Adébayor, le football togolais résonnait si fort dans le cœur des fans et du public.

Pour les amoureux du ballon rond, le football suffisait pour adoucir le cœur et panser les blessures. Le football était la seule et unique chose qui faisait oublier les appartenances religieuses ou politiques, brisant toutes les barrières humaines.

Le peuple se rappelle encore de cette victoire improbable face au Sénégal des Abdou Diouf, Fadiga et Henri Camara lors des éliminatoires comptant pour la coupe du monde en Allemagne en 2006. C’était l’âge d’or du football au Togo, marqué par la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations en Egypte et le mondial Allemand.

Après une petite pause, un semblant de révolte était lancé et rapidement freiné par l’attentat de Cabinda en 2010. Après cet événement douloureux, le football togolais a du mal à retrouver ses belles couleurs du passé.

En ce qui concerne la participation à la CAN, celle de 2013 restera à jamais gravée dans les mémoires. Le Togo ayant atteint les 1/4 de finale de la compétition. Depuis cette période, le pays enchaîne des déculottés quant à chaque participation ou soit est éliminé souvent dans les phases préliminaires.

Pour Hiler Adjoyi, grand amoureux du ballon rond : « Le public n’est plus derrière les Eperviers à cause du manque de résultat et ce domaine a été touché par plusieurs scandales ces dernières années. L’argent a pris le dessus sur la fierté nationale. Les jeunes portent la tunique jaune sans mesurer qu’ils font flotter le drapeau sur l’échiquier mondial à travers un simple maillot. Ils la portent soit pour le fun soit pour le fric. Quand on observe l’équipe A, peu d’entre eux mouillent vraiment le maillot ou donnent tout pour la patrie. La majorité est présente parce qu’ils seront appelés des internationaux Togolais ».

Par ailleurs, la question du désintéressement n’est pas totalement partagée par tous. Selon Spoon, observateur du football togolais : « Le Togolais est toujours attaché à son équipe nationale même si les événements malheureux tels que les défaites alignées, le recrutement des sélectionneurs qui n’ont pas d’étoffes pour la tunique togolaise, mauvaise gestion à la tête du football et une absence de politique de développement du domaine du sport sont regrettables. Cependant, je pense que tout cela ne devrait pas être au-dessus de l’intérêt porté à l’égard de la nation. On doit toujours continuer d’espérer quelque chose de leur part durant nos différentes rencontres ».

Pour renouer avec cet amour, il va falloir faire un grand boulot pour regagner la confiance des supporters. Cela passera par la volonté des acteurs de mettre en place une réelle politique de promotion et de développement du football sur le territoire national