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Togo-Championnat D1 : violences faites aux arbitres, voici la mise en garde de l’ANAFOOT

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Le championnat national de 1ère division a été témoin d’une scène ce dimanche 10 février 2019 dans quelques stades où ont lieu les matches. Il s’agit des localités de Dapaong, Kabou et Lavié qui ont connu des actes d’une violence particulière ayant entraîné des blessures graves de plusieurs arbitres.

Championnat D1, Togo, 14e journée, phase retourDans un communiqué officiel rendu public ce lundi 11 février 2019, le président de l’Association nationale des Arbitres de Football du Togo (ANAFOOT), M. Antoine K. Sedjro, convaincu du fait que la sécurité sur les stades est l’une des conditions de base pour la pratique du football, « le bureau de l’ANAFOOT demande à tous les arbitres de ne pas répondre aux désignations sur les matchs de la prochaine journée du championnat des Première et Deuxième Division ainsi que sur les matchs de championnat régional de Troisième Division qui se joue dans les ligues », lit-on dans le communiqué.

« L’ANAFOOT en appelle au sens élevé de solidarité et de responsabilité de tous ses membres pour un dénouement en faveur des intérêts des arbitres », conclut-il.

Les faits tels que rapportés par l’ANAFOOT

Les championnats nationaux de football des Première et Deuxième Division commencés il y a quelques mois s’étaient poursuivis le week-end des 09 et 10 février derniers. Les matchs programmés sur les différents stades ont connu des dénouements divers et variés. Les cas les plus frappants demeurent sans aucun doute ceux terminés sous la forme d’une partie de chasse à l’homme. Il s’agit en l’occurrence des rencontres Gbikinti # Gomido jouée à Kabou, Foadan # Dyto jouée à Dapaong et Kotoko # Arabia jouée à Lavié. Toutes ces rencontres ont été émaillées d’actes d’une rare violence qui visaient principalement les arbitres.

A Kabou, l’arbitre du match SIAMEY Koffi et le deuxième assistant Essozimana Tchaan ont été trainés à terre puis molestés par le public après avoir sanctionné une position irrégulière de hors-jeu. La première assistante n’a eu la vie sauve qu’en escaladant la clôture pour se réfugier dans une maison environnante avant d’en être évacuée après que les habitants aient pris soin de la déguiser. Leurs objets personnels et équipements d’arbitre ont été détruits ou perdus.

A Dapaong, la deuxième arbitre assistante a essuyé pendant la partie, des jets de projectiles, occasionnant quelques interruptions du match. Au coup de sifflet final, elle a été pourchassée par le public jusque dans les vestiaires où elle s’est écroulée après avoir reçu plusieurs projectiles à la tête. Transportée au CHR de Dapaong, elle est restée en coma pendant plusieurs heures avant de reprendre conscience plus tard dans la nuit. Elle est actuellement au CHR de Dapaong et doit être évacuée à Lomé pour les soins. L’arbitre du match, Ouro-Bagna Raouf s’en est sorti avec une blessure à la tête. Le quatrième officiel, Bodjona Mazabalo a, quant à lui, eu le nez découpé par un jet de projectile.

A Lavié, le deuxième assistant Tchalla Essoyodou a reçu des coups de projectiles ayant entraîné une interruption momentanée vers la fin du match. Dès que l’arbitre a sifflé la fin, le public s’est rué sur la pelouse pour passer les officiels à tabac. La gendarmerie a pu les sécuriser dans les vestiaires où ils sont restés coincés jusqu’à 18 heures. La foule n’a été dispersée que grâce à des tirs de gaz lacrymogènes, permettant ainsi aux officiels de quitter la localité vers 18 heures 30 minutes.

Dans un passé récent, des scènes de même nature ont été enregistrées lors des matchs de championnat à Tabligbo, Lomé (JCA), Badou, Kaboli.

Face à la gravité de ces actes barbares, primitifs et antisportifs qui tendent à se généraliser sur tous les stades, et convaincue du fait que la préservation de la santé et de l’intégrité physique de l’être humain n’est pas négociable, l’Association Nationale des Arbitres de Football du Togo (ANAFOOT) déclare solennellement :

  1. Que la Fédération Togolaise de Football et toutes les parties concernées fassent diligence pour une prise en charge médicale totale, efficace et immédiate des blessés.
  2. Que les auteurs de ces actes criminels soient châtiés conformément à la loi
  3. Que les arbitres ne pourront plus diriger les matchs de championnat dans ces conditions. Ainsi. l’ANAFOOT demande-t-elle aux arbitres de ne pas répondre aux désignations sur la prochaine journée des matchs de championnat des Première et Deuxième Division ainsi que sur les matchs des championnats régionaux de Troisième Division qui se jouent dans les ligues.
  4. Que la Fédération Togolaise de Football prenne des dispositions sécuritaires palpables et vérifiables sur les stades en vue d’assurer le déroulement dans la quiétude des rencontres de championnat.

L’Association Nationale des Arbitres du Togo (ANAFOOT) voudrait rassurer le monde sportif en général et celui du football en particulier que ses actions n’ont pour seul et unique objectif que la préservation de l’intégrité physique de ses membres (les arbitres) sur les terrains de jeu. Aucune autre interprétation ne saurait donc être apportée à sa démarche.