Si l’avis du gouvernement togolais sur ce dossier est resté invariable, le ministre porte-parole Christian Trimua s’est un peu appesanti dans son commentaire, quand il fut interpellé par une radio locale.
Selon ce ministre, « le Togo n’est ni partie civile à cette affaire, ni plaignant, ni témoin dans la procédure » qui incrimine Vincent Bolloré en France pour corruption d’agent public à l’étranger, précisément au Togo. L’homme d’affaires breton avait fini par reconnaitre sa culpabilité en France, il y a quelque semaines, provoquant un coup de tonnerre dans l’opinion, notamment au Togo.
Pendant que la procédure suit son cours en France, les médias questionnent le gouvernement au Togo, mais ce dernier estime qu’il n’est nullement concerné par le dossier. « Il s’agit d’une procédure franco-française » rétorque le ministre Trimua qui de poursuivre : « Vous avez la justice d’un pays étranger qui poursuit son citoyen dans son pays, sur son territoire, sur une affaire qui les concerne à deux. Ce n’est pas parce qu’on a évoqué le nom du Togo que nous devrions nous impliquer dans la procédure. »
Le ministre togolais des Droits de l’Homme ne comprend d’ailleurs pas comment on arrive à faire le lien avec les officiels. « Vous avez une infraction qui est libellée, qui dit acte de corruption, etc. Le document qui a été soumis, nul n’a vu les termes de ce document avant de commenter pour savoir en quel mot c’était rédigé. Est-ce qu’il a dit : j’ai remis de l’argent à tel ou pas ? Tous ces éléments font que nous ne pouvons que garder de la prudence sur une procédure qui pour l’instant ne nous concerne pas », a-t-il questionné, cité par Togotopnews.
« Si éventuellement, dans la procédure, le Togo estimait qu’il devait préserver des droits de notre pays, il prendrait des initiatives nécessaires pour le faire, mais pour l’instant, il s’agit d’une affaire qui se déroule à l’étranger entre une juridiction étrangère et son citoyen » a-t-il relevé.