Les dernières mesures prises par le gouvernement dans la lutte contre la propagation du coronavirus en fin d’année 2020, auraient contribué quelque peu à aggraver les difficultés financières de nombreux ménages vivant déjà sous le seuil de pauvreté. A en croire ces derniers.
Au rang de ceux-ci, de nombreuses personnes issues pour la plupart du secteur informel dont les activités déjà au ralenti ont pris un sérieux coup. Pour appliquer les mesures de distanciation sociale notamment, les bus et taxis ont l’interdiction d’être remplis.
En conséquence, les commerçants qui s’approvisionnent au Grand Marché ou à l’extérieur du pays, subissent une augmentation du coût du transport. Des coûts qui modifient à la hausse, naturellement les prix de vente des divers produits. C’est le cas de Noëlle, enseignante à la maternelle qui a du mal à joindre les deux bouts et qui plus est, se retrouve confrontée à l’augmentation du prix de certains produits: « C’est vraiment difficile de manger à la maison pour nous. Si je vous raconte, vous n’allez pas me croire. Tout est cher partout ».
Dans la zone industrielle de Lomé par ailleurs, afin de diminuer leurs coûts de production, des usines ont fermé une partie significative ou l’ensemble de leurs chaînes de production à cause de la réduction des échanges commerciaux à l’international. Ainsi, une grande majorité des travailleurs journaliers, contre toute attente, ont perdu la totalité des revenus dont leur foyer dépendait.
La perte ou la baisse de ces revenus a entraîné des restrictions de consommation, des retards de paiement des factures et des difficultés liées au logement. Hola, débrouillard, témoigne : « Maintenant, je suis à la maison. En attendant de retrouver quelque chose. Ma femme, pour aider, essaie de préparer de la nourriture à vendre dans la rue. Avec la crise, nous n’avons plus d’économies. Je suis très inquiet pour mes enfants ».
La charge des ménages dans de nombreuses maisons est donc revenue aux femmes. Ce qui oblige ces dernières à initier un petit commerce pour subvenir à leurs besoins. Ayoko explique : « Anh c’est comme ça aujourd’hui. C’est moi qui fait presque tout à la maison avec mes petits business. Mon mari sort le matin et ne revient que tard la nuit souvent avec pas grand-chose ».
A l’avenir, les choses pourraient empirer, au regard de l’évolution de la situation sanitaire. En attendant un vaccin disponible pour tous, le respect des mesures pour renverser la courbe de contamination demeure la seule solution.