Qu’il s’agisse d’une entreprise publique ou privée, la mise en hiérarchie de ses membres est nécessaire pour son bon fonctionnement. Mais il arrive parfois qu’elle puisse être mise à mal, et que l’ambiance de travail en pâtisse, souvent à cause de termes de contrat de travail mal définis.
Afin de désamorcer les éventuelles crises ou incompréhensions avant qu’elles ne débouchent sur un climat délétère, il est de plus en plus fréquent que le personnel procède à l’élection d’un délégué chargé de porter la voix des employés auprès de l’administration.
Âgé de plus de 18 ans, ayant entre six mois et un an d’ancienneté dans l’entreprise et faisant partie d’un syndicat de travail pour être éligible, l’employé devenu délégué du personnel fait office de pont entre ses collègues employés, et leur employeur. Au-delà de certains avantages comme le temps de travail, il est tenu de faire parvenir les demandes de ses collègues et de faire des suggestions concernant leurs conditions de travail à l’employeur.
« Le délégué du personnel doit connaître les termes juridiques stipulant le code du travail pour pouvoir faire parvenir les plaintes des autres employés à leurs dirigeants respectifs, et les défendre quand c’est nécessaire », témoigne un anonyme. Mais, toujours selon ce dernier, la plupart n’exercent pas la poigne requise, ou s’ils l’exercent, elle est perçue comme un acte d’ordre politique.
« Défendre les droits des autres parfois requiert de la combativité dans une once de diplomatie. Autrement dit, celui à qui cette tâche est confiée peut être considéré comme une personne à abattre par la hiérarchie, de mon point de vue », complète Robert.
« Dans ce pays où le monde de l’emploi est rude, certaines places sont des places soit de choix, soit de pièges. À supposer que je sois élu délégué du personnel pour que les droits des autres soient respectés, qui prendra partie pour moi…C’est la triste réalité, une condition qui amène parfois certains délégués à être particulièrement complaisants avec la direction, à cause d’avantages », situe un quarantenaire.
Outre ces facteurs, les médisances entre collègues, et le fait de ne pas pouvoir progresser dans sa carrière peuvent faire de ce poste, une responsabilité à risque avec un taux accru de stress…À moins d’avoir un penchant altruiste, et d’aimer s’investir dans des combats.
