« Grand frère, ne vous fâchez pas. Je vous ai servi au mieux. Le maïs est très cher en ce moment. Nous-même, on ne gagne plus rien dessus. Mais les enfants doivent manger ». Ces mots sont d’une revendeuse de maïs cuit à la vapeur accompagné d’arachides ou noix de coco communément appelé ‘‘aboda’’ ou ‘‘abora’’.
En effet, le prix des denrées alimentaires comme le maïs, le haricot, le sorgho ne cesse de grimper. C’est le cas à Lomé et dans d’autres grandes villes togolaises. Ainsi, sur les différents marchés, le bol (environ 2,5 kg) de haricot se négocie depuis un certain moment jusqu’à 2.000 FCFA, celui du maïs jusqu’à 800 FCFA, et le sorgho oscille entre 900 et 1.000 FCFA. Mais encore, sur les marchés de l’intérieur, le prix du bol de maïs par exemple, se retrouve entre 500 et 550 FCFA, selon une source.
Or, ces denrées sont de première nécessité parce qu’elles font partie intégrante de l’alimentation de la plupart des Togolais. Ce qui fait que le prix de ces produits n’est pas sans impacter négativement le quotidien des citoyens qui se retrouvent comme piégés dans une boucle infernale.
Cette envolée des prix passée presque sous silence stresse donc considérablement le Togolais au revenu moyen ou pire, bas, qui y voit une difficulté supplémentaire à affronter pour survivre en cette période âpre due à la crise sanitaire et ses retombées.
C’est le cas de Victoire, mère de famille : « Les prix, ça grimpe de jour en jour. La semaine passée seulement par exemple, j’ai acheté le bol de maïs à 700 FCFA et c’est après des négociations. Tout est cher aujourd’hui, je vous assure. A cette allure, ce bol va monter à 1.000 FCFA ou plus dans ce pays », déplore-t-elle.
Quant aux producteurs de maïs et revendeurs, ils admettent leur impuissance au regard de la situation causée d’une part par les aléas climatiques, et d’autre part par les retombées du Coronavirus sur l’économie du Togo malgré les efforts du gouvernement afin que le panier de la ménagère ne souffre d’aucune pénurie.
Tout compte fait, cette remarquable flambée du prix des denrées alimentaires dans nos marchés est clairement une menace à la sécurité alimentaire des citoyens. Et il urge que les autorités prennent de nouvelles mesures pour changer la donne.