La dot est, en Afrique, la première étape dans l’union d’un couple et par extension, celle des familles dont les conjoints sont issus. Pratiquée par plusieurs peuples d’Afrique depuis très longtemps, elle peut être souvent constituée de biens en nature, ou dans d’autres cas, et milieux, de prestations de service ; une manière de célébrer son mariage traditionnel, mais qui a tendance à changer à mesure que le monde évolue.
Sur le continent, et surtout au Togo, le mariage traditionnel a toujours gardé le respect d’un certain nombre de rites. « Avant, il y avait le premier pas, la dot, et le mariage coutumier, dont les jours étaient différents. Les deux familles devaient donc prendre les dispositions pour ces différents jours, et le mariage coutumier, parfois jumelé à la dot, se faisait avant les premières lueurs du soleil », soutient Victorine, une cinquantenaire d’ethnie Ewe.
Et si chez elle, la jeune fille pouvait donner son consentement, ce n’était pas le cas dans d’autres cultures. Essolizam, 70 ans : « Chez nous en pays Kabyè, c’est le père qui choisit pour ses filles. Cette habitude est restée ancrée dans le comportement de quelques familles traditionnalistes, qui orchestrent parfois l’enlèvement de la jeune mariée. »
Avec l’évolution du monde, certaines modifications ont été apportées, et avec elles, leurs lots d’exagération. Car, malgré les dispositions prises par le code des personnes et de la famille au Togo en revêtant la dot d’une somme symbolique de 10.000 francs CFA, nombreuses sont encore ces familles et ces prétendantes qui estiment leur valeur à la hauteur des divers cadeaux offerts par les familles des futurs époux à cette cérémonie.
En dépit de ce phénomène, pouvant décourager l’engagement des jeunes, certaines familles, au vu de la crise qui sévit, acceptent volontiers les négociations du couple concernant les constituants de la liste de la dot. Une habitude souvent salutaire pour les couples modernes, peu importe de quelle ethnie on est issue.