Au Togo, comme un peu partout dans le monde, c’est un sujet qui fâche, attriste ou rebelle. La preuve, il ne cesse de faire couler des larmes, de la sueur, de l’encre, et même du sang parfois : les violences conjugales subies par les femmes. On est donc prompt à porter secours à la femme, la voyant toujours comme une victime et jamais un bourreau.
Et si certes, dans bien de cas, les femmes restent, de loin, les premières victimes, ce n’est pas toujours avéré. En effet, les violences contre la gent masculine, on n’en parle pas (ou si), mais alors très peu. Pourtant, elles existent et de manière palpable, à en croire les observateurs. Ce sont les violences de tout genre exercées par les femmes au foyer sur leurs compagnons.
La chose choque et plus d’uns n’y croient pas vraiment et le laissent volontiers entendre. A la limite, la grande majorité qui a donné son avis, va jusqu’à se moquer de l’homme violenté. Aisément, on peut le comprendre, car la scène d’une femme en train de battre, de maltraiter ou d’humilier son partenaire, ce n’est pas très récurrent. Or, la chose est moins exceptionnelle qu’on pourrait le croire.
Cette violence est simplement plus taboue et très mal conçue dans nos sociétés, dans un sens même inimaginable. Du coup, les hommes n’en parlent pas, ou l’ignorent carrément. Et alors que les femmes signalent fréquemment leur compagnon et montent au créneau avec vigueur pour condamner les violences subies, de nombreux autres hommes à côté subissent ces violences de leur partenaire de vie en silence, et ce, jusqu’à une fin parfois macabre.
C’est le cas de cette affaire qui a suscité une vive polémique sur la toile récemment. Pour rappel, une femme (sous on ne sait quelle influence) a versé de l’huile bouillante sur son mari alors que le monsieur était en plein sommeil. La victime se retrouvant dans un état critique a été transférée aux urgences. A ce jour, on ignore s’il s’en sortira.
Notons que cette violence n’est pas toujours physique. Elle peut donc être très subtile aussi, portant d’autres masques tel le sexe, la morale, la nourriture, etc. Mais malheureusement la femme violente verbalement ou sexuellement, par exemple, tout comme l’homme brutal n’a pas toujours conscience de sa dangerosité pour son conjoint et sa progéniture.
Les hommes battus se retrouvent donc prisonniers de leur foyer, ne pouvant même pas se tourner vers la loi. Ce qui s’explique en partie par le fait que le Code pénal togolais ne prévoit aucune disposition précise luttant contre les violences faites aux hommes dans le cadre conjugal.
A cette époque où souffle un vent de féminisme et de lutte pour l’égalité de traitement et de droits pour tous les sexes, il serait de bon ton de se lever contre cette injustice qui sévit et détruit silencieusement nos communautés, faisant des enfants malades de toute sorte de déséquilibre.