Dans le cadre du 10e anniversaire de l’adhésion du Togo au GBIF (Global Biodiversity Information Facility-Système mondial d’information sur la biodiversité) en tant que membre à part entière, le GBIF-Togo, avec l’appui de GBIF-France, organise à partir, de ce mardi 19 février à l’Université de Lomé, un atelier de sensibilisation et de formation sur l’utilisation des données sur la biodiversité au Togo.
Pendant 4 jours, les participants à savoir, des cadres du ministère de l’environnement, du développement durable et de la protection de la Nature, des enseignants et étudiants de la faculté des sciences de l’Université de Lomé et d’autres acteurs de la biodiversité venant de différentes organisations de la société civile vont être sensibilisés sur le bien-fondé de la sauvegarde des données de la biodiversité et comment mettre à profit ces données qui sont gratuitement rendues disponibles par GBIF-Togo.
C’est le secrétaire général du ministère de l’environnement, M. Sama Boundjouw, qui a, au nom du ministre, ouvert les travaux de l’atelier. Il a, dans son intervention, souligné l’importance de cet atelier pour la communauté scientifique togolaise et pour toute la population.
« Cet atelier est d’une importance capitale, en raison des questions qu’il soulève, notamment, les menaces de disparition des espèces animales et végétales de notre environnement et les possibilités de modéliser la distribution des espèces végétales à partir de données de terrain récoltées sur de longues périodes et d’en déduire l’érosion des écosystèmes, grâce aux données disponibles ».
Avec pour objectif principal, le renforcement des capacités des acteurs de la biodiversité au Togo en matière d’utilisation des données mobilisées, l’intérêt de cet atelier, selon Dr Abdoul-Raouf Radji, Maitre de Conférence à l’UL et point focal de GBIF au Togo, réside dans le fait « qu’il permettra, non seulement de rendre facile la consultation, l’exploitation, et l’utilisation de ces données aux acteurs, mais aussi aux décideurs ».
Il vise, par ailleurs, à accroître la disponibilité et l’utilisation des informations sur la biodiversité pour la recherche et la prise de décision au Togo.
« Pour sauvegarder ou préserver une aire protégée, il faut pouvoir disposer des données qui notifient ou qui justifient que cette aire est en danger. Et ces données qui donnent l’opportunité aux décideurs de prendre des décisions idoines pour préserver cette aire », a poursuivi M. Radji.
« Ces données sont également mises gratuitement à la disposition des étudiants qui peuvent les exploiter pour leurs différents travaux de recherche en faisant, bien sûr, référence au site, où les informations ont été prises », a-t-il ajouté.
Pour M. Eric Chelin, responsable GBIF-France, ces séances de sensibilisation et de formation vont permettre de numériser les données sur la biodiversité et de les rendre plus accessibles. Elles visent à terme la protection de l’environnement.
« Les pays en développement sont les pays qui gèrent la biodiversité la plus importante dans le monde et ces pays sont souvent en déficit d’information, or cette information, elle existe, mais n’est pas assez numérisée, assez rendue accessible », a-t-il souligné.
Avant d’ajouter que la connaissance de la biodiversité est « la base pour protéger la nature ».
Enfin, M. Radji a lancé un appel à la communauté scientifique, à pouvoir rendre disponibles les données qui sont collectées sur le terrain au profit de toute la population.
Cette première journée de l’atelier est consacrée à la sensibilisation sur le GBIF et la démonstration du nouveau site de GBIF-Togo et les trois jours suivants, à la formation technique des acteurs de la biodiversité au Togo.
Notons que le GBIF, Système Mondial d’Information sur la Biodiversité, est une infrastructure scientifique intergouvernementale qui offre un accès en ligne libre et gratuit aux données sur la biodiversité. GBIF.org constitue un point unique d’accès à plus d’un milliard de données sur la biodiversité provenant de plus de 15.000 ensembles de données publiées par plus de 700 institutions.
Depuis 2009, le Togo est devenu membre du GBIF avec un point focal appelé Node, basé à la Faculté des Sciences de l’Université de Lomé. Le point nodal a pour mission, entre autre, de mettre en place un cadre collaboratif de politiques, d’accords et de normes qui sont adoptées par leurs parties prenantes afin d’orienter la publication, la gestion et l’utilisation des données de la biodiversité.
Le point nodal du Togo a publié, à ce jour, près de 100.000 données sur la biodiversité nationale disponibles sur le site www.gbif.univ-lome.tg.