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Togo : ces 10 choses que vous ignoriez sur Jimi Hope

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Le peuple togolais est en deuil. C’est avec tristesse que l’on a appris le rappel à Dieu de l’artiste musicien, sculpteur et peintre Jimi Hope ce lundi 5 août 2019 à l’âge de 63 ans.

De son vrai nom Koffi Senaya, Jimi Hope est un artiste complet, l’un des représentants de la chanson togolaise les plus connus à l’extérieur. Également peintre-sculpteur, ses œuvres sont visibles dans la ville de Lomé. Allons à la rencontre de ce personnage hors-pair révélé par le groupe Acide Rock.

Un talent précoce pour la peinture…

Jimi a commencé très tôt. Dès l’âge de 6 ans avec la peinture, en dessinant. À 8 ans il vendait déjà des petits bibelots, de la sculpture en ébène, en ivoire et c’est grâce à ça plus tard qu’il a pu financer ma musique parce que « celle-ci coûte chère ; et il faut de l’argent pour aller dans un studio, organiser un concert, payer les musiciens, etc. La peinture me permettait d’être à l’abri de certains producteurs véreux qui essaieraient de changer ce que je voulais faire » confiait t-il.

…Puis la musique

« Je suis né artiste et être né artiste, c’est comme une maladie. Être né, c’est comme un enfant qui va grandir, en plus de grandir la maladie va grandir et il faut savoir vivre avec parce que nous sommes des fous, mais des fous intelligents, des fous qui ne montrent pas nécessairement qu’ils sont fous, mais à travers ce qu’ils font, tu sentiras qu’on a un grain de quelque chose ».

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« Life’s short day but it’s a workingday »

En plus d’être peintre-sculpteur, musicien parolier, Jimi porte plusieurs casquettes. Un fin travailleur qui met toute son énergie dans tout ce qu’il fait. « Vous savez, je n’ai pas de vie privée. Ma vie privée, c’est mon art. Et c’est dans ça que je fais tout. Les Anglais disent « life’s short day but it’s a workingday » parce que la journée est courte. C’est une courte journée de dur labeur, alors si toi, tu prends le temps de dormir… Moi, je ne dors pas beaucoup, parce que je veux laisser quelque chose à l’humanité, parce que je viens de très loin et je vais très loin ».

Ses sources d’inspiration…

Elles sont diverses. Elles viennent de partout dans le monde, mais restent essentiellement africaines. Jimi a écouté Otis REDDING, Ray Charles, Jimi HENDRIKS Il a rencontré Jean Jacques Goldman, Memphis Slim, Nina Simone…

« J’ai écouté tellement de gens qu’aujourd’hui ma musique est très éclectique. Mon art l’est aussi parce que j’ai voyagé. Comme on le dit souvent « le jeune qui a parcouru cent villages est l’égal du vieux qui a cent ans ».

Son rêve… Que le Togo soit en couleur

Si vous vous promenez à Lomé, il y aura des endroits à coup sûr où vous allez tomber sur ses réalisations. À Lomé, à la Colombe de la Paix Jimi Hope a réalisé la première fresque. Il a ensuite donné suite à toutes ces fresques. « L’idée vient de moi. Des gens ne le savent pas, il faut que je le dise. J’ai rêvé qu’il faut que Lomé soit en couleurs. »

Pour lui « ça n’a fait que commencer. Je sais que si j’arrive à avoir une armée d’artistes, ils vont prendre d’assaut les préfectures et petit à petit, ils vont décorer les villes. Je pense que c’est ça qu’il faut comprendre. L’Afrique a ses énergies, l’Afrique a ses enfants qui doivent développer l’Afrique et je fais partie de ces gens qui pensent positivement que nous y arriverons ».

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Le roi du rock and roll africain ?

La réponse est oui. « Je pense que c’est normal parce que j’ai beaucoup de feelings. Les Anglais disent « If you don’t said I am nobody will say you’re ». Si je dis “ I’m the best that is because I think I’m the best” et si quelqu’un n’est pas d’accord qu’il vienne pourqu’on joue et si je trouve qu’il a quelque chose à m’apprendre, je vais apprendre », soutenais le King.

« Mon feelings est énorme, il vient des tripes. Pour chanter du Jimi Hope, il faut avoir des couilles. Ce que je fais, il faut aimer pour le faire »

Le blues du docteur du Blues

Jimi Hope a fait beaucoup de scènes. Infatigable, il déclarait il y a quelques mois n’avoir pas encore fini de faire les belles choses. Même si l’artiste laisse derrière lui un palmarès musical impressionnant. 

Jimi aurait aimé toutefois partager la scène avec les grands chanteurs comme Joe Cooker, Ray Charles.

L’artiste compositeur a écrit pendant toute ma vie près de 3 000 chansons et n’en a pas encore chanté la moitié. Beaucoup de chansons dans mes tiroirs. Il reste persuadé que d’autres personnes qui vont chanter les chansons que j’ai écrites. Je laisse le temps faire les choses.

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Ses endroits préférés de Lomé, un classique

Jimi petit était « fou » petit « Assiganmé », le grand marché. Il a même consacré une de ses chansons en hommage à cet endroit tant désiré. « C’est un endroit où j’aimais aller tout le temps, regarder les femmes qui vendaient. J’aime les endroits animés, où il y a beaucoup de gens ».

Puis Dékon. « C’est un endroit où on voit beaucoup d’individus différents de tous les horizons. Dékon pour moi c’est un endroit symbolique de Lomé où on doit tout faire pour qu’il n’y ait pas que de la contestation, faire du théâtre, de la musique pour que ça devienne un endroit historique ».

Jimi et la femme

Souvent absentes dans ses œuvres musicales, les femmes font partie de la vie de l’artiste. On les voit tout le temps dans ses tableaux. « Je rends hommage aux femmes parce que sans les femmes, il n’y aura pas d’homme et Bob Marley l’a chanté « No woman, No cry » et si vous voyez dans mes tableaux il y a plus de femmes que d’hommes. J’ai été élevé en particulier par ma mère, une femme et donc toute la douceur, l’attention qu’elle m’a accordé fait que je ne suis jamais fatigué de dessiner la femme ».

Les conseils de Jimi

J’aimerais dire à tous les jeunes qui vont lire cette interview de ne pas baisser les bras, de croire en ce qu’ils font, parce que la foi est très importante dans l’art. Parfois, il y a de grands peintres qui n’ont mangé que des bananes toute leur vie. Ils sont partis dans l’au-delà et après, ils sont devenus des héros. N’ayez pas peur, la vie continue. L’art continue.