Sous l’appelation ‘‘akonti’’ au Togo, ‘‘bojou’’ au Bénin, ou ‘‘tchatcho’’ au Mali, la dépigmentation est répandue en Afrique de l’Ouest. Mais alors qu’elle touchait beaucoup plus la gent féminine jadis (environ 59% des femmes au Togo selon l’OMS), aujourd’hui les hommes aussi s’en mêlent.
En effet, il n’est plus rare de voir à Lomé ou dans d’autres grandes villes togolaises, des hommes avec un visage au teint brun, parfois pratiquement blanc ou métissé dont les pieds, les mains, les coudes, les genoux… sont noirs, c’est-à-dire une peau à deux ou trois tons ou ‘‘coca-cola’’ pour les initiés.
Selon une revendeuse de produits de beauté ayant requis l’anonymat, « De nombreux hommes commandent et achètent chez moi. Certains avouent que c’est pour une utilisation personnelle et demandent des conseils, pendant que d’autres soutiennent que les produits sont pour leurs femmes. Je ne demande pas d’explications », confie-t-elle.
Pour certains hommes, c’est au fond une question ‘‘d’esthétique personnelle’’. Ils reconnaissent à demi-mot s’offrir régulièrement ‘‘une gamme de produits’’, mais précisent qu’ils ne le font pas pour se dépigmenter, mais pour ‘‘se sentir bien’’.
Il faut dire que la pratique n’est pas très bien perçue par beaucoup d’autres hommes et femmes, qui jugent la chose peu valorisante pour un homme. « C’est devenu quelque chose à la mode. On voit de plus en plus d’hommes qui le font. Je ne comprends pas. Peut-être qu’ils ont des problèmes de peau ? questionne Thomas.
A en croire quelques femmes averties sur les risques du phénomène et de plus en plus enclines à mettre en valeur leur peau d’origine, les hommes qui s’adonnent à la dépigmentation font un mélange de genre et « ce n’est pas très viril ».
Véritable danger pour la santé du pratiquant selon les professionnels de santé, la dépigmentation, surtout chez les hommes, est un sujet qui demeure très controversé.