La prostitution des jeunes filles et des femmes est un phénomène si bien connu dans la capitale togolaise qu’on pourrait presque s’y habituer. Elles sont nombreuses à prendre d’assaut les rues de Lomé à la faveur de la nuit et moulées dans des tenues aguichantes. Et à faire le bonheur des hommes qui veulent satisfaire leur libido malgré la crise sanitaire.
Cela dit, ce vice sociétal ne touche néanmoins pas que la gent féminine comme nous pourrons être tentés de le croire. En effet, juste à côté et sautant moins aux yeux se trouve également une autre forme de prostitution plus discrète mais réelle, celle masculine, à en croire les initiés.
Généralement, il s’agit de jeunes hommes environ dans la vingtaine ou moins. Ils peuvent opérer en réseau parfois international, mais très organisé et coiffé par un ou plusieurs proxénètes ou vous proposer simplement leurs services sur les réseaux sociaux. La cause principale pour la plupart d’entre eux est soit la pauvreté, soit l’appât du gain facile, soit un choix dû à leur orientation sexuelle ou la curiosité.
Et leur clientèle, les femmes célibataires pour la plupart, cadres de sociétés, commerçantes nanties, étrangères de passage ou en séjour prolongé et quelques rares fois de jeunes en quête de sensations fortes.
Cédric, jeune étudiant, pense que : « C’est quelque chose qui existe. Beaucoup de gens ne le savent juste pas. Peut-être que c’est mieux ainsi avec le pays où nous sommes ».
Et notre interlocuteur d’ajouter : « Moi c’est un ami qui m’a fait rentrer dedans, car j’avais des difficultés financières. C’était difficile au début. J’ai été amené à faire des choses ou à voir des choses et des gens que je n’étais pas forcément préparé. Avec le temps, en tout cas, on s’habitue et puis c’est gratifiant si tu es clever ».
Selon des indiscrétions, il existe sur les réseaux sociaux, des groupes, presque impénétrables sans invitation ou recommandation d’un tiers. Et sur ceux-ci, des photos de femmes en quête de sensualité pour un week-end ou une soirée sont rendues disponibles, le visage voilé par des émoticônes. Le principe, l’étalon intéressé doit payer un prix de mise en contact et le reste suit comme un ‘‘dating’’ normal. L’étalon est par la suite rémunéré à la sueur de ses ébats.
Phénomène rare pour des non-initiés, mais presque normal voire perçu comme une vraie profession pour certains. Et la jeunesse, pendant ce temps, se laisse user, abuser par des Sugar mummy aux envies plus perverses les unes que les autres.