Le recours à la privatisation au Togo vise à transférer au secteur privé, la gestion d’une activité ou d’un secteur économique jugé peu ou contre-performant afin d’y apporter des corrections.
Mais selon certaines sources proches du ministère de l’Economie et des Finances, l’opération projetée « ne répond ni à un souci d’amélioration de la trésorerie de l’Etat ni à un besoin de correction d’une quelconque mauvaise performance financière de cette société ». La NSCT, de source officielle, se porte bien, ainsi que l’atteste le résultat net qu’elle a dégagé en 2019 : 4,6 milliards FCFA.
La privatisation annoncée s’inscrirait plutôt dans une vision de modernisation de la filière cotonnière avec en ligne de mire la création d’une chaîne de valeurs. Lomé compte, en accord avec l’axe 2 du Plan National de Développement (PND 2018-2022), maîtriser la filière cotonnière, de la production à la transformation en produits finis ou semi-finis, à consommation directe ou intermédiaire.
Le Togo qui annonce vouloir remettre à flot son industrie textile et créer massivement d’emplois, mise sur la capacité financière et les bonnes références du groupe Olam, notamment au Tchad et en Côte d’Ivoire où il joue un rôle de 1er plan en termes de production et de rendement du coton mais aussi dans la logistique.
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En un an, cet investisseur qui est en pleine expansion sur le continent africain a construit une usine de traitement de 50 000 tonnes de coton, et est en charge ailleurs du renouvellement d’un parc industriel vétuste. Au Gabon, il a réalisé un port de 700 mètres en 18 mois, et mis le cap sur la transformation du bois gabonais pour la production et l’exportation de meubles « made in Gabon ».
Noël Koutera, le ministre en charge de l’agriculture, place pour sa part, la barre plus haut et espère doubler la production cotonnière, d’ici 3 ans. En ce sens, apprend-on, Lomé aurait assigné au groupe Olam, lors des discussions exploratoires, un objectif d’augmentation substantielle du revenu des cotonculteurs dans 3 ans.