A Lomé, on peut la retrouver souvent au niveau de cabarets, ces lieux de vente de boisson locale à base de mil ou ‘‘tchakpalodromes’’, ainsi que dans de nombreux bars ou même des restaurants. Il s’agit de la viande de chien.
En effet, à en croire les observateurs, la chair de chien est devenue une viande très demandée et fort appréciée surtout par la jeunesse de nos jours dans la capitale togolaise. Comble de l’ironie, elle est tellement prisée qu’il arrive qu’il faut la commander et payer d’avance pour être sûr d’être servi. « La demande est plus forte que l’offre », atteste une source anonyme.
Et la même source de poursuivre : « La différence avec les autres viandes, c’est un peu comme la viande du poulet et celle de la pintade ».
« C’est la meilleure viande ici », déclare Luc, un jeune homme rencontré dans un cabaret qui soutient qu’il en raffole, non seulement parce qu’elle est appétissante, mais aussi pour des raisons culturelles.
M. Passoki Laré, sociologue togolais dans un média français abonde dans le même sens : « Réputée pour avoir des vertus aphrodisiaques et renforcer physiquement ceux qui la consomment, la viande de chien n’est pas destinée aux femmes. C’est une question de tradition. Nos aïeux leur en ont fait interdiction ».
Pour Ben, cette viande est exempte de risques sanitaires contrairement à celle du porc par exemple. « Même si elle n’est pas bien cuite, j’en mange sans soucis », a-t-il assuré. En outre, il avoue même qu’il résiste difficilement à la soupe de la viande de chien qui aiguiserait l’appétit sexuel, selon lui. « En tout cas, il faut essayer. Elle est très bonne », insiste-t-il.
Même son de cloche chez son compagnon Jean, attiré lui, par sa saveur toute particulière. « Le goût est meilleur que les autres viandes », martèle-t-il.
‘‘Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà’’ (Pensées – Blaise Pascal). Cette réflexion au fond, explique bien le paradoxe autour de la viande de chien au Togo. Parce qu’en vérité, s’il n’y a pas de meilleure chair selon de nombreux jeunes, en ce qui concerne certaines communautés, le chien est un animal sacré et le tuer pour la consommation serait une aberration.