Engagé à aider les personnes handicapées et à assurer la réadaptation physique, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a développé sa propre technologie pour la fabrication de prothèses et acquis une expertise de haut niveau. Pour permettre aux professionnels du domaine d’être à jour de ce standard, un séminaire animé par le département Physical Rehabilitation Programme-PRP+ sur la prise en charge de l’amputation trans-tibiale s’est déroulé à l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) de Lomé.
Ayant connu la participation de 12 techniciens orthopédistes venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Centrafrique et du Togo, ce séminaire a été organisé dans le cadre des activités menées par le CICR en collaboration avec l’ENAM de Lomé et le Centre National D’appareillage Orthopédique (CNAO).
Pour Kokou Kuwodo, technicien orthopédiste togolais, ce séminaire lui a permis de revisiter ses connaissances et de renforcer ses capacités sur les techniques de prise en charge de l’amputation trans-tibiale.
« La grande chose à retenir de ce séminaire, c’est de prendre son temps quand on reçoit un patient de type trans-tibiale, il ne faut pas toute suite se jeter sur le problème et avancer à l’aveugle mais il est préférable de bien connaître le patient, de faire sa topographie et le moulage dans de bonnes conditions », a laissé entendre Emma Aladoum, technicienne orthopédiste venue de la Centrafrique.
Pour un autre participant délégué de la Côte d’Ivoire, ces deux semaines de séminaire l’ont beaucoup édifié : « Cela m’a permis de connaître de nouvelles techniques d’appareillage orthopédique, de confronter mes expériences à celles des autres confrères d’autres pays, de me mettre à jour par rapport aux avancées de l’heure. Lorsque je vais rentrer dans mon pays, la première des choses à faire c’est de restituer à mes collègues ce que j’ai appris ici pour qu’ensemble nous soyons au même niveau d’approfondissement de connaissances ».
La relation entre le Comité international de la Croix rouge (CICR) et l’Ecole nationale des auxiliaires médicaux (ENAM) du Togo ne date pas d’aujourd’hui. C’est en réalité depuis 2007 que cette coopération existe. Et à travers son Fonds spécial pour handicapés, le CICR n’a cessé de mettre à la disposition de cette école, de l’appareillage orthopédique, pour la formation pratique des étudiants de l’ENAM.
« Le CICR est un partenaire privilégié de longue date de l’ENAM. Et ce séminaire est une aubaine pour renforcer les capacités des professionnels du domaine, de leur rappeler les bases des techniques de l’appareillage. La plus-value de ce séminaire c’est d’amener les techniciens à améliorer la qualité de vie quotidienne du patient à travers une bonne prise en charge. Et ce séminaire est également un plus pour notre Ecole du fait que nous avons un formateur qui y participe, donc à la fin il pourra restituer cela aux étudiants », a indiqué Anarème Kpandressi, directeur-adjoint de l’ENAM Lomé.
Pour rappel, la mission du CICR consiste à protéger et porter assistance à certaines catégories de personnes affectées par un conflit armé ou une situation de violence, qu’il s’agisse de civils, de blessés ou de prisonniers de guerre. Au-delà de la prise en charge des victimes de conflits armés, le CICR aide aussi les personnes avec un handicap physique à jouer un rôle à part entière dans la société.
Le CICR s’est clairement engagé à mettre en place des programmes de santé de qualité, conformes aux normes professionnelles. Les activités menées traditionnellement dans ce domaine (premiers secours, chirurgie de guerre, réadaptation physique et soins de santé dans les lieux de détention) sont plus que jamais d’actualité. Mais d’autres champs d’action (soins de santé primaires, soins hospitaliers complets, santé mentale et soutien psychosocial) prennent également de l’importance.
Le CICR a ainsi concentré ses efforts dans les pays couverts par la Délégation Régionale d’Abidjan qui inclut une Mission du CICR à Lomé et un Centre Logistique de référence pour une grande partie de l’Afrique sur plusieurs axes prioritaires notamment la protection et assistance aux personnes privées de liberté, le rétablissement des liens entre les familles dispersées, le renforcement des capacités des Croix Rouges nationales, la promotion des principes humanitaires, le renforcement du secteur de la réadaptation physique et le développement des partenariats institutionnels.