« Quand vous passez des journées entières soit à la maison ou sous un arbre non loin, soit chez les amis dans la galère très souvent comme vous parce qu’il n’y a pas de boulot, seules deux choses peuvent vous consoler et vous faire oublier un peu la situation : l’alcool et le tabac », explique un jeune tombé dans le tabagisme.
En Afrique, un adolescent sur 5, consomme des produits du tabac, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La jeune population togolaise n’échappe pas à cette réalité. En effet, la consommation du tabac augmente auprès des jeunes togolais. Pour plusieurs, face aux conditions difficiles qu’ils doivent affronter au quotidien, le choix du tabac est devenu, plus une option d’évasion que de plaisir.
Ainsi, comme la cigarette, généralement, est acquise à un coût très accessible, les jeunes se sacrifient à cœur joie. Une étude sur la vente en détail de cigarettes en Afrique menée dans le cadre de la lutte contre la propagation du tabagisme et pilotée par l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo), effectuée dans 10 pays africains le Togo inclus, a montré combien le fléau touche la jeune couche de la population.
Selon le Coordonnateur du projet de lutte contre le tabagisme (PLCT) Clément Kokou Odji, vendues en détail, les cigarettes deviennent relativement moins chères que quand elles sont vendues en emballage complet. C’est une situation qui offre malheureusement l’opportunité aux jeunes d’éprouver le produit et de devenir des consommateurs fidèles.
Par ailleurs, d’après l’OMS-Togo, le tabagisme accroisserait le risque de contamination à la maladie du Covid-19, car ses produits endommagent les poumons ainsi que d’autres parties du corps humain. Pour preuve de la dangerosité de la chose, le tabac tue plus de 8 millions de personnes à travers le monde, et ce, chaque année.
Notons que le Togo s’est engagé à lutter contre ce fléau qui gangrène la jeunesse en initiant de nombreuses actions notamment le vote de la loi N°2010-017 du 31 décembre 2010 relative à la production, la commercialisation, la consommation des cigarettes et autres produits dérivés du tabac au Togo et ainsi que des campagnes de communication sur la réglementation du tabac et ses produits dérivés sans oublier les dangers que cache sa consommation en Français, en Ewé et en Kabyè.
Malgré ces efforts consentis, et le semblant de prise de conscience observé, la menace plane toujours et telle une épée de Damoclès, elle est prête à s’abattre. Aussi, la jeunesse a-t-elle l’obligation de se réveiller et de se prendre en main pour son propre épanouissement.
