Comme nous vous l’annoncions plus tôt dans la journée, le chef de l’Etat togolais, Faure E. Gnassingbé, a lancé deux nouveaux produits du Fonds national de la finance inclusive (FNFI).
Il s’agit notamment des services dénommés Produit refinancement et le produit d’accompagnement à la formalisation (Paf). Ce dernier est destiné aux bénéficiaires de l’Ajsef (accès des jeunes aux produits financiers) en fin de cycle et les jeunes promoteurs régulièrement installés et exerçant une activité génératrice de revenus (Agr).
Témoignage émouvant
Au cours de la cérémonie, dans un témoignage émouvant, Mme Solange Sambiani, une bénéficiaire des produits du FNFI, et membre de la Fédération des bénéficiaires des services financiers (Febesef), a fait un bref récapitulatif de son parcours avec le FNFI.
« Je suis de la préfecture de Tône. Je suis transformatrice de produits agricoles. Nous n’avions pas de moyen. Etant du secteur informel, nous n’avions pas les moyens pour faire un prêt dans une banque classique. Nous nous débouillions avec de petites tontines dans les microfinances pour avoir nos matières premières pour la transformation de nos produits. Febesef n’était pas là.
Quelques années après, lorsqu’on a entendu parler du FNFI, nous avions osé.
Premièrement avec mon groupement de 5 femmes, nous sommes allées prendre 30 000 FCFA chacune. Nous nous sommes approvisionnées en matière première. Nous avons transformé, nous avons pu vendre et remboursé.
Au cours de la 2e année, nous avons pris 50 000 FCFA chacune. Nous avons remboursé. Nous sommes désormais assises. Nous n’avions plus de rupture de matière première faute d’argent.
Au 3e tour, nous avons osé prendre 100 000 FCFA chacune. Avec les 500 000 FCFA, nous avons pu confectionner de bons emballages pour nos produits transformés. Nous avons cherché des moyens pour rendre plus esthétique notre emballage.
Nous avons eu la chance d’être sélectionnées par la FAO (Nations Unies) pour nous former dans divers domaines.
C’est à travers cela que l’opinion internationale m’a invitée à des voyages d’échange.
Aujourd’hui, je suis assise. Je ne veux plus de produits FNFI. Je laisse ma place à celle qui viendra après moi. A celle qui viendra après moi, qu’elle fasse autant ! »
La réponse du Président Faure Gnassingbé et son exhortation aux femmes
Le Président Faure Gnassingbé dans son message de circonstance n’a pas omis de prendre cette bénéficiaire comme exemple.
Je voulais vous dire que je suis très très très heureux. Très heureux de me retrouver avec vous ici à Kara et de me donner aussi la possibilité de mesurer ce que j’ai raté à Lomé (lors de la journée du 8 mars, les femmes de la Febesef avaient organisé un point bilan des activités, ndlr). Parce que tout le monde m’a dit que ce que vous avez fait à Lomé était exceptionnel. Et vous avez eu la gentillesse de vous rendre encore une fois disponible pour venir ici à Kara vous retrouver avec moi, Merci.
Discours du PR : félicitations aux bénéficiaires ; importance de se formaliser ; merci aux partenaires @boad_official et #Orabank ; nécessité de s’impliquer tous pour la réussite du #PND_TOGO pic.twitter.com/i6BhFShgPV
— Kanka-Malik Natchaba (@kmnatchaba) March 23, 2019
Merci pour cet accueil que vous nous réservez, merci encore parce que grâce à vous, ce que nous avons commencé il y a 5 ans, en créant le FNFI, est devenu une réalité. Cela n’aurait pas pu se faire sans vous.
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Nous avons, par le passé, créé des fonds et des banques qui n’ont pas réussi (…) parce que quelle que soit votre volonté, si vous n’avez pas l’adhésion des hommes et des femmes, vous ne pouvez pas réussir. Donc c’est à moi de vous dire merci.
Je suis obligé de reconnaître que lorsqu’on entame une entreprise ou un projet et qu’on fait confiance aux femmes, on ne peut pas être déçu. Vous le prouvez encore une fois.
Je me souviens bien. Lorsque nous avons lancé le 1er produit, tout le monde nous disait que le montant était trop faible. Qu’est-ce qu’on peut faire avec 30 000 fcfa à l’époque ? Et c’était vrai. Mais vous avez réussi le miracle de montrer que quand on met dans le travail l’engagement, on peut faire des miracles. Et vous l’avez fait.
Merci aussi parce que vu l’ampleur des besoins, on se demandait comment nous allions faire pour mobiliser tout le financement nécessaire à la lutte contre la pauvreté dans notre pays avec les bailleurs de fonds.
Mais les bailleurs de fonds ne donnent pas l’argent gratuitement. Ils nous empruntent l’argent que nous vous prêtons.
Vous voyez que si vous n’aviez pas été là et qu’il y avait échec, ils allaient fermer le robinet et nous n’aurions plus de fonds.
L’effort que nous faisons sur le budget ne peut pas suffire pour subvenir à tous les besoins qui sont exprimés. Mais nous avons très tôt compris que vous étiez le maillon indispensable pour la réussite de ce projet. D’où la création de votre fédération.
Vous nous aviez montré que nous avions vu juste parce que tout en remerciant et en félicitant les institutions de microfinance, je pus dire qu’elles n’ont pas toujours été à la hauteur, mais grâce à votre vigilance, maintenant il y a l’excellence.
Etre honnête et réussir
Cela me donne l’occasion de remercier ceux qui nous ont accompagnés, la BOAD, ORABANK.
A cet effet, les institutions de microfinance qui n’ont jamais fait défaut seront décorées lors de la fête de l’indépendance pour que la Nation toute entière voit qu’on peut être honnête et réussir, que la Nation toute entière réalise que la pauvreté n’est pas une fatalité.
Le témoignage de notre sœur de Tône qui disait qu’elle n’a plus besoin des produits FNFI est le plus grand témoignage de notre succès et de notre réussite.
Le jour où FNFI va fermer parce qu’on a plus besoin de ces fonds, le jour là, nous aurons la prospérité.
Mais pour parvenir à cela, nous devons maintenir le cap à travers le dialogue. Ces produits qui sont lancés, le sont grâce à vos besoins exprimés. Et je félicite le secrétariat d’Etat du FNFI d’avoir apporté cette réponse.
Le représentant des Apsef a parlé plus tôt de Plan National de Développement et d’inclusion financière. Pour que le PND réussisse, il faut votre implication. L’Etat seul ne pourra pas. Si vous vous formalisez, les banques pourront faire leur travail.
Si vous continuez votre éducation financière, votre sérieux, vos remboursements réguliers, le banquier vous fera confiance. Et c’est à cette évolution qu’il faut parvenir.
Et à cette étape, vous aurez les produits bancaires qui sont disponibles pour renforcer votre entreprise créée.
Je vous invite à prendre l’exemple sur notre sœur de Tône qui a pu sortir de la pauvreté à travers son travail.
Vous et nous, c’est le même combat. Le combat du développement, le combat de la prospérité. Febesef, continuez comme cela.
Les élections locales arrivent, ce que vous avez réussi à votre petite échelle, en étant élues, vous pouvez développer ainsi vos quartiers, communes et cantons. Je vous invite à vous engager et à vous battre pour la prospérité de notre Nation.
Je vous remercie.