Permettre aux populations vivant dans des zones reculées d’avoir accès à un environnement sain en luttant contre la défécation à l’air libre, c’est ce qui a motivé la construction de latrines dans des établissements et ménages. Ce projet, qui a reçu l’appui de l’Unicef, est une véritable aubaine, car il a rendu opérationnel un dispositif, qui, relié à ces latrines permet à la population d’avoir du biogaz pour alimenter la cuisine et les cantines scolaires.
« Nous avons les latrines et quand les enfants font leurs besoins, il y a un tuyau qui les dirige vers un grand trou. À travers ce trou, on verse de l’eau et ça se transforme en gaz. Quand il n’y a pas suffisamment de déchets recueillis au niveau des latrines, nous cherchons les déchets de vaches ou de bœufs. Il y a un tuyau de combinaison qui vient jusqu’à la cuisine et sert de gaz pour avoir du feu pour les cantines scolaires. Nous avions décidé qu’il y ait un autre avantage, c’est pourquoi l’Unicef les a dotés de latrines à biogaz. Ce procédé est bénéfique en ce sens que pour faire la cuisine, les femmes n’ont plus besoin d’aller chercher du bois et être dérangées parfois par la fumée. Avant, les femmes commençaient la cuisine à 07h. Avec le biogaz, elles peuvent commencer à 10 h, mais la nourriture sera prête », a affirmé Watchinti Issofa, représentant de l’ONG ADESCO (Appui au Développement et à la santé communautaire) à Dankpen.
Pour Waré Ayabalo Méba, Directeur de l’EPP de Natchiboré : « Le projet nous a permis d’avoir des latrines pour éviter la défécation à l’air libre. Ensuite, nous avons le biogaz avec lequel nous préparons facilement. Par ailleurs, nous avons aussi un forage qui nous permet d’avoir accès à l’eau potable. Ce qui nous évite de faire des kilomètres avant de trouver de l’eau pour faire la cuisine. Grâce au procédé du biogaz, les enfants arrivent à manger, les femmes ne se salissent pas et ne souffrent pas de la pénurie de bois et évitent le déboisement. Même pendant les périodes de pluie, elles peuvent faire la cuisine. Nous sommes très satisfaits par les réalisations de ce projet. Grâce à la cantine, l’effectif est maintenant pléthorique. »
La technique du biogaz dans les ménages
En dehors des établissements scolaires, le dispositif peut être installé également dans les ménages. C’est ce qui a été fait dans une famille, celle de Ouro-Agoro Souleymane, professeur de français au CEG de Koumondè : « nous remercions tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet. Une première dans notre localité, nous nous sentons honorés de voir ce luxe qui est maintenant une grande nécessité. Au début, nous déféquons à l’air libre alors que nous savons que ce n’est pas bon pour la santé. »
« Depuis la construction des latrines par l’Unicef, tout le monde y va et l’hygiène a pris de l’ampleur. Au-delà de cet avantage, nous avions bénéficié du gaz qui permet à la famille de s’alimenter. Le choix a été porté sur notre ménage à cause de la situation d’handicap de notre grand-frère. Avant, il allait dans la brousse avec son tricycle pour faire ses besoins. Avec une grande famille de 20 personnes, nous tous nous profitons de ce projet », a précisé Ouro-Agoro Souleymane, enseignant de Français au CEG Koumondè (localité située dans la préfecture d’Assoli à 8 km de Bafilo et à 32 km de la ville de Kara).
Il faut rappeler que ces projets s’inscrivent dans la logique des défis et objectifs de l’Unicef 2019-2023 qui veulent que les filles et les garçons, en particulier les plus vulnérables, bénéficient des interventions à fort impact et de qualité en matière d’accès à l’eau, d’assainissement et d’hygiène, depuis leur conception jusqu’à l’adolescence.
Un soutien de taille à la communauté de Natchamba dans l’optique de garantir l’accès des populations à l’hygiène et l’assainissement en éliminant la défécation à l’air libre, l’Etat togolais grâce à l’appui de l’UNICEF a décidé de réduire considérablement le nombre de personnes déféquant à l’air libre de 3 694 166 à 1 650 200. Les latrines construites par l’UNICEF pour les populations du village de Natchamba rentrent dans le cadre de ce projet qui vise à assurer un cadre sain aux communautés.
Et pour Kanbia Aklésso, infirmier responsable de la formation sanitaire de Natchamba, la joie est immense et aujourd’hui, le centre de santé dispose des WC et douches.