Après la recrudescence de la pénétration de la consommation du tabac au sein des populations surtout les jeunes alors que le phénomène coûte des milliards aux pays, les voix s’élèvent pour adresser une doléance au gouvernement togolais pour démotiver les gens vis-à-vis de ce produit pourtant dangereux.
« En Europe, il faut dépenser au moins l’équivalent de 5000 francs Cfa avant d’avoir un paquet de cigarette alors qu’au Togo, c’est seulement environ 600 francs Cfa. Donc, si même les grands pays ont frappé fort, nous demandons au gouvernement togolais de faire la même si l’on veut vraiment mener une lutte efficace », a déclaré Léonce Sessou, le secrétaire exécutif de l’ACTA (alliance pour le contrôle du tabac en Afrique).
Et selon lui, cette forte taxation vient d’ailleurs de l’organisation mondiale de la santé (OMS) qui a invité les Etats à ne pas badiner avec ce phénomène qui décime les bras valides des pays.
Les dégâts de la consommation du tabac affichent dans le monde un total de 467,200 milliards de dollars US par an. A cela s’ajoutent d’autres dépenses supplémentaires évaluées à 200 millions de dollars concernant les dommages environnementaux.
Mais au même moment, les chiffres d’affaires des industries de production de tabac prospèrent à une grande vitesse. Ne serait-ce que l’année dernière, les recettes faites par ces industries de tabac indiquent plus de 914 milliards de dollars US. Et dans leurs perspectives, ces unités projettent une hausse de 2,4% de ces recettes chaque année en se basant juste sur la consommation que vont faire les jeunes.
Déjà en 2017 au Togo, les chiffres d’une enquête menée sur le sujet montraient que plus de 10,6% des adultes hommes (âgés de 15-49 ans) fument au Togo. Cinq ans après, le phénomène a bien pris de l’ampleur, à voir juste la consommation de la chicha dans les rues.
L’ACTA reconnaît que le Togo a des lois nationales et a ratifié plein de convention relative à la lutte contre le tabac. L’organisation appelle donc à en finir avec des textes qui dorment dans les tiroirs.
« Au Togo, on estime à environ 50% les droits d’assises alors que l’OMS recommande d’aller jusqu’à 150% au moins. Si l’Europe a pu réussir à le faire, nous le pouvons aussi en Afrique généralement, particulièrement au Togo », lance Léonce Sessou.