En Afrique ou encore aujourd’hui dans certaines régions du monde, la dot demeure la condition sine qua non du mariage aussi bien chez les chrétiens, les musulmanes ou les animistes. Au Togo, notamment, la dot est, en effet, toujours demandée par la famille de la future mariée.
Une exigence qui décourage de nombreux jeunes hommes en raison parfois de l’exorbitance des sommes en jeu et logiquement de la peur de ne pouvoir assumer les charges du foyer conjugal suite à une cérémonie fastueuse dans un pays où les revenus sont assez modestes et les difficultés économiques exacerbées par la pandémie du moment.
« Lorsque je pense un peu au mariage, ma plus grande inquiétude, c’est trouver de quoi honorer la dot ainsi que les moyens financiers et matériels pour subvenir aux besoins de ma famille après tout », confie Bruno.
Dès lors, comme palliatif, certaines personnes ne voient pas d’inconvénients à faire contribuer la future mariée aux diverses charges de la dot. « Puisque c’est avant tout pour mon honneur, pourquoi ne pas participer ? Nous en discuterons ensemble. Par exemple, je peux m’occuper de la nourriture des invités et de mon propre habillement », explique Sépopo.
Et d’ajouter avec un sourire charmeur aux lèvres : « Mais pour ce qui est de la boisson, il en aura l’entière responsabilité. Car pour moi, c’est ça même la dot ».
Dans le même sens, Fafa va plus loin. « Je ne le cache pas. Pour notre mariage, mon époux et moi, nous avons ouvert un compte épargne ensemble. Et à chaque fin de mois, chacun essayait d’y mettre quelque chose. C’est comme ça que mon mari a eu la somme nécessaire pour aller me ‘‘doter’’ chez mes parents. Aujourd’hui, nous sommes mari et femme. Ce qui fait ma fierté ».
Pour Herbert, cette participation est conditionnée. « Selon moi, c’est possible quand elle connaît son homme et qu’elle est prête à investir sur lui pour l’avenir de leur couple. Mais je ne peux pas exiger qu’elle m’aide. C’est un choix personnel. En tout cas, les filles qui en sont capables à Lomé sont rares ».
Pour d’autres, toutefois, il n’est pas question que la femme mette la main au porte-monnaie dans le cadre des charges de la dot. Ainsi, à la question de savoir si la femme doit contribuer aux achats de sa dot, ils ont répondu un ‘‘non’’ catégorique.
A cette époque où souffle un vent pour l’émancipation de la femme, l’équité genre, l’égalité des droits et des devoirs pour tous les sexes confondus, la problématique de la dot doit être réfléchie davantage bien que l’Etat depuis 2001, ait fixé son montant à la somme symbolique de 10 000 Fcfa ( 15 euro environ).