Au Togo, une communauté ramène le nombre de grossesses précoces par an de 30 à 0.
Dans les quinze (15) villages du canton d’Abitchavé (400 km au nord-ouest de Lomé à la frontalière avec le Ghana), aucune fille ne doit tomber enceinte avant l’âge de 18 ans.
C’est l’un des objectifs que se sont fixés les habitants de cette localité, ceci, à travers l’approche : « Communauté amie des enfants ».
L’initiative est soutenue par l’UNICEF dans sa lutte pour la protection des enfants, surtout en milieu rural.
« En 2016, nous avons enregistré une trentaine de grossesses précoces en milieu scolaire et en milieu d’apprentissage.
Mais avec l’approche Communauté amie des enfants, les choses ont énormément changé. L’année précédente, par exemple, nous n’avons eu aucun cas.
Les cas rares que l’on rencontre sur le territoire, ce sont des filles qui viennent de l’autre côté de la frontière. Sinon à Bitchavé, aucune fille ne tombe plus enceinte avant l’âge de 18 ans », a confié Ahmed MIKAILA, responsable de l’Unité de soin périphérique (USP) Bitchavé.
Pour lui, la volonté de la population et l’organisation mise en place sont les clés de la réussite de cet exploit.
« Nous avons mis en place des comités à tous les niveaux (au niveau des parents d’élèves, des élèves eux-mêmes et au sein de la population).
Ces pairs éducateurs travaillent en collaboration avec certaines filles qui ont été déjà victimes de grossesses précoces. Ce sont ces filles que nous appelons les tantines.
Donc, ces tantines sont formées en tant que combattantes en première ligne contre les grossesses précoces. On leur donne des kits de planification familiale gratuite.
Et si on constate qu’il y a une fille en milieu scolaire ici qui malgré la sensibilisation, reste sexuellement active, on la signale aux tantines, qui ont la méthode de conseiller cette fille à se planifier.
Mais notre méthode de base est la sensibilisation. Ce qui fait que notre population a elle-même, compris qu’aucune fille ne doit tomber enceinte ici, avant l’âge de 18 ans.
C’est comme une loi et chacun veille à ne pas violer cette disposition », a expliqué Ahmed MIKAILA.
Avec Afreepress