Métier né dans les années 90 au Bénin, le zémidjan fait partie des secteurs qui amassent de plus en plus de jeunes au cours de ces dernières décennies en Afrique subsaharienne principalement.
Qu’ils soient à leur propre compte, à celui d’un tiers, ou affiliés à une société privée, la plupart sont issus de régions rurales, tandis que d’autres, malgré leurs diplômes d’université ou des grandes écoles de la place, se voient obligés de faire ce métier.
Au Togo, dans la capitale, la crise sévit, autant qu’ailleurs dans le monde. Pour subvenir à ses besoins, Atsou, 34 ans, titulaire d’une licence en géographie, n’a pas le choix. « Je fais ce travail depuis quelques mois ; le domaine de l’emploi est très saturé. Pour nous qui n’avons personne pour nous pistonner, il faut bien se rendre à l’évidence ».
Comme Atsou, Kouévi, quant à lui, espère de lendemains meilleurs. Même s’il faut apprendre à s’adapter en dépit du risque d’insécurité. « J’ai déjà été braqué deux fois, mais je m’en suis sorti de justesse. J’ai un diplôme en comptabilité, mais, puisque je n’ai pas encore trouvé de boulot, il me faut m’occuper pour m’offrir de quoi me nourrir, et un toit sur la tête ».
Pour d’autres, c’est un moyen de pouvoir arrondir les angles en fin du mois ; et ce, en joignant cette activité plus ou moins lucrative à une autre ; Elikplim, enseignant en mathématiques dans une école privée de la place : « C’est vrai que je travaille déjà, mais avec la crise que nous avons subi l’année dernière, je me suis vu dans l’obligation de sortir ma moto pour faire zémidjan, surtout quand les écoles étaient fermées. C’est vrai que je le faisais avant, en fin de soirée, mais le besoin d’y adhérer s’est accentué avec le covid-19. Je continue toujours d’ailleurs ».
Enfin, chacun essaie, surtout avec la création de sociétés privées de transport, de sortir son épingle du jeu. Et ce, même s’il est toujours considéré comme un métier ingrat.
