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Togo : quand la jeunesse se livre aux jeux de hasard pour une meilleure condition de vie

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Parier, gagner le gros lot, et ce, sans trop de dépenses, aujourd’hui, est devenu presqu’un hobby national. Pour preuve, il suffit de faire un tour devant les agences et points de jeux de hasard à Lomé pour se rendre compte de l’engouement suscité auprès de la jeunesse togolaise. Face aux dures réalités de la vie liées à la crise sanitaire du moment, le phénomène prend de l’ampleur.

En effet, de plus en plus de jeunes togolais succombent aux jeux de pari, konami, parifoot, Lonato, etc. Et séduits, ils ne tarissent pas d’éloges et de qualificatifs sur cette activité qui ruine certains tout en enrichissant d’autres. Une recherche fanatique de gains faciles qui vire souvent à l’addiction.

C’est le cas de Joe, jeune conducteur de taxi-moto et habitant à Lomé. « Ma première fois, c’était lorsque j’ai commencé ce métier en 2012. Un ami conducteur aussi venait de gagner 350 000 F CFA et les numéros qu’il a joués étaient ceux d’un véhicule impliqué dans un accident de circulation. Il m’a convaincu et j’ai aussi commencé. J’ai gagné plusieurs fois, mais pas assez pour changer ma condition de vie ».

Pour Max Avoun, un autre jeune rencontré, sortant tout souriant d’un point de jeux, « c’est pour tenter de sortir de la précarité engendrée par le chômage et la crise financière ». Et d’ajouter : « Si j’avais un travail bien rémunéré, est-ce que je serais ici en train de jouer à ce jeu ? Ça ne va pas dans le pays ».

D’autres jeunes n’aiment pas en parler, mais au calme, entretiennent ce péché mignon. « Je ne sais pas pourquoi ce que je fais avec mon argent vous intéresse. C’est ma vie et ça ne vous regarde pas », a lancé en vernaculaire (Ewé), un jeune rencontré devant un point de jeux dans une banlieue de Lomé.

Force est de constater que si les jeux de hasard devraient être considérés comme des activités de divertissement et de loisir, la jeunesse pour sa part, en a fait un moyen rapide pour elle, d’accéder à la richesse matérielle et à une situation sociale enviable. Ce qui est déplorable.