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Togo / vivre à crédit pour paraître : l’autre folie de la jeunesse

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Depuis quelque temps au Togo, une nouvelle tendance se fait remarquer chez les jeunes pour tout bon observateur. Cherchant à paraître pour se faire remarquer aux yeux de tous comme ayant réussi, la jeunesse se laisse embarquer dans une vie de m’as-tu vu. Dans cette folie, sans dissocier le paraître de l’être, les jeunes se retrouvent dans une situation où les crédits contractés de gauche à droite les plongent dans un étau de surendettement.

Aujourd’hui à Lomé, la recherche d’être toujours à la une et de suivre la tendance est un frein à l’épanouissement et à l’indépendance financière des jeunes. Ces derniers, oubliant qu’ils ont une famille à nourrir demain et non une communauté à impressionner pour toute la vie, sont prêts à tout pour relever le défi de la mode. Pour surprendre leur entourage, certains d’entre eux vont jusqu’à faire des prêts chez leurs amis pour acheter une chemise, un jeans, voire un Iphone.

« C’est carrément impossible de relever le défi de la mode. Aujourd’hui, on voit des jeunes majoritairement sans emploi ou sans revenu, qui veulent avoir les dernières chaussures à la mode ou des téléphones à prix exorbitant. Dans cette folie, ils sont obligés de faire recours aux crédits qu’ils ont souvent du mal à rembourser », s’inquiète Germain Atisso, gérant d’un prêt-à-porter.

« Finalement, loin d’être un simple désir d’être à la page, cela devient une obsession de vouloir s’affirmer en ayant les poches trouées. C’est fou la manière dont la mode et la folie de la jeunesse peuvent conduire nos frères et sœurs à dépendre financièrement des autres et à toujours vivre à crédit », renchéri Apézan Emmanuel, psychologue de l’éducation.

Il n’est pas rare ainsi de voir des jeunes sans grand emploi se pavaner dans des bolides, louées à prix d’or la plupart du temps, arborer des montres hors de prix ou portant des habits tendances. La face cachée de cette vie de bling-bling est qu’ils sont obligés de s’adonner parfois à des pratiques contre-nature pour arriver à garder le cap de leur train de vie.

Prostitution, participation à des actes répréhensibles, recours à l’occultisme et parfois aux systèmes d’arnaque, la liste est longue. Même si de plus en plus de jeunes entreprennent ou occupent de grands postes dans des structures de renom, ils sont peu de cette catégorie à aimer claquer leur argent de la sorte sans compter.

Il est vrai que la jeunesse est une période souvent marquée par une forte influence de la mode. Cependant, il est fortement conseillé de ne pas toujours mener une course effrénée contre la tendance pour ne pas se retrouver avec une dette à payer toute une vie : il faut savoir mener le bon combat.