S’inscrivant dans une vision de défense des droits de la jeune fille, des femmes et de la jouissance par les jeunes de leurs droits en santé sexuelle et reproductive, l’ONG Women in Law and Developpment in Africa-Afrique de l’Ouest (WILDAF-AO) en collaboration avec l’Association Togolaise pour le Bien-Être Familial (ATBEF) a réuni plus d’une dizaine de procureurs à Lomé ce jeudi 24 mars 2022.
Intitulé « prévenir les violences sexistes et les violations des droits sexuels et reproductifs des adolescentes pour réduire les grossesses précoces au Togo », l’objectif général de ce projet financé par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) est de proposer un modèle intégré de réponses aux grossesses des adolescentes qui tient compte des violences basées sur le genre pour améliorer la santé et les droits sexuels et reproductifs des adolescentes au Togo.
Cette rencontre constitue ainsi un cadre pour revisiter les résultats des travaux de la rencontre de juin 2021 réalisés avec les procureurs et autres officiers de police sur la thématique, de renforcer le mécanisme de suivi et de prise en charge des cas de violences sexuelles dans le pays et surtout d’harmoniser les méthodes et les sujets de mobilisation générale des acteurs et de plaidoyer.
Les magistrats ayant un rôle fondamental à jouer pour réprimer les auteurs des grossesses précoces des jeunes filles adolescentes, il était important de les associer à ce programme.
« Lorsque des cas de grossesse des adolescentes nous sont signalés, nous essayons de voir d’abord si cela se passe sur notre territoire de compétence ensuite nous voyons si la jeune fille est en milieu scolaire, son âge…pour déterminer la loi à appliquer. A chaque fois que les cas sont avérés, nous n’hésitons pas à appliquer la loi soit des peines d’emprisonnements et ou des amandes. Nous jouons sur la loi du 16 mai surtout, parfois, ce n’est pas facile dans la mesure où les parents interviennent pour demander la liberté de l’auteur. Mais nous ne cédons pas », a laissé entendre Yao KLOUGAN, Procureur de la République près du tribunal de Tsévié.
Du fait qu’il n’existe pas un texte spécifique au cas des grossesses en milieu scolaire, Odette N’Zonou, Procureure de la République près du tribunal de Kévé a salué ce programme et lancé un appel : « Pour nous, violer est grave. Cela l’est encore plus quand de ce viol résulte une grossesse, encore plus, quand la jeune fille est scolarisée. Il faut donc au-delà des dispositions liées à la pédophilie, du viol sur mineure, une loi qui parle de la grossesse en milieu scolaire ».