Début septembre, l’ifop a interrogé plus de mille personnes pour savoir comment les “soft skills”, ces compétences dites “douces”, étaient réellement perçues par les cadres. Quelles sont les plus importantes ? L’heure est venue d’enfin les nommer et les classer.
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Nul besoin de définir un soft skill tant le terme est devenu monnaie courante dans le monde de l’entreprise. Vous passez un entretien d’embauche ? Mettez en avant vos soft skills. Une évaluation de poste ? Pensez aux soft skills. Un call important ? Soft skills. Le soft skill a même fait de la catégorie “loisirs” l’objet d’une attention toute particulière sur votre CV, c’est dire.
Difficiles à évaluer, elles constituent pourtant un véritable enjeu pour l’entreprise : 91% des cadres estiment qu’elles participent de la compétitivité de leur organisation. Presque la moitié les voit même comme essentielles.
Soft Skills matter
Il faut dire qu’elles ont la cote : pour plus de deux tiers des cadres, les soft skills sont encouragées par leur entreprise, selon une étude Ifop/Lavazza réalisée auprès d’un échantillon de 1.001 personnes, du 3 au 9 septembre 2019. Chez les moins de 35 ans, ils sont même 72% à en attester. C’est particulièrement vrai et de manière assez surprenante… dans le secteur industriel (71% contre 67% en moyenne) – qui a pourtant la réputation de faire primer les savoir-faire techniques (hard skills).
Leur engouement est à la mesure de l’importance que les cadres eux-mêmes y accordent : 84% se disent influencés par la mise en avant de soft skills dans la culture de l’entreprise au moment de l’embauche.
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Cet attachement se poursuit, une fois en poste, puisque 86% pensent que des formations aux soft skills devraient leur être proposées au sein de l’entreprise, et 92% estiment qu’il est important de les prendre en compte lors de l’évaluation des salariés. Les cadres y voient une opportunité pour évoluer dans leur poste, notent les auteurs de l’étude. C’est particulièrement le cas pour les cadres de TPE (très petites entreprises) dans lesquelles les fiches de poste ne sont pas figées.
Volontarisme, comportement et altérité
S’il ne fait pas de doute que les soft skills comptent, toutes ne sont pas valorisées à la même mesure par l’entreprise. En première position, l’adaptabilité (84%), suivie de l’autonomie et de l’organisation à égalité (82%). Un podium qui encourage le volontarisme avant tout.
Le comportement a aussi son importance, puisque la courtoisie, l’honnêteté et l’optimisme se suivent dans le classement. On soulignera que ce sont là les compétences les plus citées par les plus de 35 ans, au contraire du podium volontariste (et individualiste) plébiscité par les jeunes, “de plus en plus en recherche d’épanouissement et de sens à donner à leur travail”, notent les auteurs de l’étude.
Les cadres ne placent le collectif qu’en fin de classement avec en 6ème position l’esprit d’équipe (77%) et en 8ème position les qualités d’écoute (73%). Déléguer, au même titre que la créativité semblent relever “de l’inné”, note l’étude, bien que ces compétences restent importantes pour respectivement 66% et 58% des interrogés.
Avec Les Echos