Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Trafic de viande de chien : un business florissant au Mali

Crédit Photo : abamako

Facebook
Twitter
WhatsApp

Au mali la loi adoptée en 2012, interdit d’exercer des « sévices graves » ou commettre un « acte de cruauté » envers un animal domestique ou apprivoisé. Les chiens sont classés dans la catégorie des « animaux domestiques » et violer la loi expose le contrevenant à une peine de onze jours à trois mois de prison et de 10 000 francs CFA à 100 000 francs d’amende.

Mais cela n’empêche pas le trafic de chien, business florissant de continuer son bonhomme de chemin. Par jour, près de 300 canidés seraient tués dans la région de Ségou, dans le centre du pays, pour être vendus et consommés.

« C’est un héritage de nos sociétés », confie Abdoulaye ancien trafiquant de viande de chien « J’ai commencé parce que mon père le faisait aussi ». Cet agriculteur qui a quitté le business pratiqué pendant seize années n’est pas prêt de l’oublier. Bien que la pratique soit courante, peu sont enclin à en parler. Il “allais de village en village, avec des amis, récupérer les chiens dont les gens ne voulaient plus”.  Le plus souvent, ce sont les plus démunis qui s’adonnent au trafic de viande de chiens. « Ce commerce prolifère en raison du chômage dans la région », confirme Issiaka Konaté, président de l’association ARAF-Plateau dogon, un organisme autrefois dévolu au renforcement des activités féminines dans la région et qui a réorienté son action en 2018 vers la protection des « animaux négligés ».

Combien coûtent ces animaux ?

Parfois les canidés sont donnés. Mais le plus souvent, ils sont achetés par les trafiquants, selon Bokar, trafiquant repenti, entre 10 000 et 15 000 francs CFA (entre 15 euros et 22,50 euros) avant d’être gavés puis revendus 20 000 francs CFA (30 euros) aux détaillants organisés en groupes qui négocient ensuite avec les grossistes, généralement le dernier maillon de la chaîne, avant que la bête ne soit abattue.

Selon l’association de défense des animaux 130 000 chiens ont été abattus entre 2018 et 2020. « Des chiffres à prendre avec des pincettes, qui se basent sur nos propres données », prévient Issiaka Konaté.

Avec Maliweb.net