La musique africaine fait face à de nombreux défis. Les enjeux de son développement par le biais de la médiatisation ont été au cœur d’une rencontre d’échanges et de partage d’expériences, la soirée de vendredi, à l’Institut français du Togo. Elle est l’initiative de la chaîne de télévision TRACE représentée par son Président Directeur Général Olivier Laouchez.
L’Afrique, riche de talents, mais pour quel marché ?
Au cours de deux heures de discussion avec des professionnels de la musique, des médias et des affaires exerçant au Togo, l’on retient que l’Afrique regorge d’immenses talents en matière de musique. « On est sur le continent le plus dynamique et le plus créatif du monde », a laissé entendre M. Laouchez.
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Et pour le manager de Fanga Music, Tamandja Akim Toutou, d’ajouter, qu’il faudrait arriver à créer un marché de consommateurs pour cette flopée de talents.
Il a donné l’exemple de la radio Zéphyr qui est aujourd’hui une référence en matière de promotion de la musique togolaise. Cependant, il a regretté que la piraterie soit le fléau qui détruit la création artistique.
Au-delà de toute cette analyse, M. Olivier recommande que pour réussir dans cet univers, il faut « d’abord la passion, beaucoup de travail, de la curiosité, comprendre ce que veulent les clients et avoir un peu de chance ».
Quid des clips togolais sur TRACE TV ?
Une autre inquiétude, non des moindres, soulevée par un promoteur culturel togolais de renom est la quasi-inexistance des œuvres musicales togolaises sur TRACE TV. Comme réaction, le PDG de la chaîne s’est expliqué en se basant sur des critères bien définis.
« Pour chacune des heures, on a des critères. À chaque heure, son type de clip. Parce que le matin, on ne passe pas forcément la même chose que le soir. Quand on a des chaînes qui sont pluri-pays, régionales, on doit forcément calibrer notre programmation », a-t-il expliqué.
« Je prends en compte cette demande des artistes du Togo. Je vais essayer de faire en sorte qu’on puisse mieux représenter le Togo », a promis M. Olivier Laouchez.
Un choix cornélien pour TRACE TV
Pour une chaîne comme TRACE TV, près de 400 clips vidéos sont reçus chaque semaine pour 10 entrées sur une programmation en playlist. « On se retrouve avec une profusion de productions. On ne peut pas intégrer tous ces clips. C’est juste techniquement, économiquement, éditorialement pas possible », a indiqué M. Laouchez.
Pour gérer cette profusion de productions, et réduire la frustration des créateurs d’œuvres musicales en général, la chaîne promet, dans les prochains mois, l’instauration des rubriques ‘semaine spéciale’ pour des pays qui ont moins d’accès en programmation, dont le Togo, tout au long de l’année.
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« On va faire un focus. Il s’agit, non seulement, d’avoir des clips vidéos, mais aussi des documentaires, des magazines pour mieux faire connaître les artistes », a indiqué le PDG.