Triste constat de la Banque Mondiale sur ce pays d’Afrique de l’Ouest ; l’inflation alimentaire toujours existante

Banque mondiale Nigeria

Crédits photo : AGP

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Malgré des progrès économiques enregistrés récemment, l’inflation alimentaire reste un défi majeur au Nigeria, où la flambée des prix des denrées touche lourdement les ménages les plus pauvres, a indiqué ce mercredi 8 octobre 2025 la Banque mondiale dans un nouveau rapport.

Pour relancer l’économie, le président nigérian Bola Tinubu a mis fin aux subventions sur les carburants et au contrôle des devises à son arrivée à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, en mai 2023.

Mais ces réformes ont déclenché l’une des pires crises du coût de la vie que le Nigeria ait connues depuis des décennies.

« L’inflation alimentaire reste une préoccupation majeure. Les ménages pauvres, qui consacrent jusqu’à 70 % de leurs revenus à l’alimentation, ont vu le coût d’un panier alimentaire de base quintupler entre 2019 et 2024 », précise le rapport.

Au Nigeria, l’une des premières économies du continent africain, au moins 61 % des habitants vivent dans une situation d’extrême pauvreté, indique la Banque mondiale.

L’inflation du géant ouest-africain a ralenti cette année pendant cinq mois consécutifs (d’avril à août), mais elle reste élevée avec un taux de 20,1 % en août, comparé à la même période en 2024, selon les derniers chiffres disponibles de la Banque centrale du Nigeria.

Au premier semestre 2025, le Nigeria a enregistré une croissance économique de 3,9 % (contre 3,5 % au même semestre l’an dernier). Cette croissance a été portée par les secteurs des services, de l’agriculture et des industries, dont celles non liées au pétrole.

Les réserves de change du pays se sont améliorées pour atteindre un peu plus de 42 milliards de dollars, soit leur niveau le plus élevé depuis 2019.

Malgré un déficit stable à 2,6 % du produit intérieur brut (PIB) et une baisse de la dette publique, passant de 42,9 % à 39,8 % du PIB, des défis majeurs demeurent pour les autorités nigérianes, principalement la hausse des prix des denrées de première nécessité.

Selon le cabinet de conseil SBM Intelligence, le coût d’un riz jollof — plat populaire d’Afrique de l’Ouest composé de riz cuisiné avec de la sauce tomate, de la viande et des légumes — a augmenté de 153 % entre mars 2023 et juin 2025 au Nigeria.

Mathew Verghis, directeur pays de la Banque mondiale pour le Nigeria, rappelle que « la stabilité macroéconomique ne suffit pas ».

« La réussite se mesurera à l’amélioration des conditions de vie, surtout pour les plus vulnérables », explique-t-il dans le rapport.

M. Tinubu prévoit de mettre en place début 2026 de nouvelles réformes fiscales afin de soulager les plus modestes et les petites entreprises.

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