Le président tunisien Kais Saied, dont le pays est fortement endetté, a limogé sa ministre des Finances dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 février 2025 et nommé une magistrate pour la remplacer, a annoncé la présidence sur Facebook.
Michket Slama Khaldi remplace Sihem Boughdiri Nemsia, selon le communiqué qui ne donne pas d’autres détails et ne mentionne pas l’ancienne ministre.
Des images publiées vers minuit sur la page de la présidence montrent la nouvelle responsable prêter serment au palais de Carthage.
Aucune raison n’a officiellement été donnée au limogeage mais, plus tôt, le président Saied, visiblement mécontent, s’était rendu dans plusieurs ministères dont celui des Finances en demandant des comptes, selon une vidéo de la présidence.
Dans les locaux de la commission chargée de la confiscation de biens au profit de l’Etat, créée après la chute en 2011 du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, il a lancé que “ce qui se passe n’est pas normal”.
“Le peuple tunisien a besoin de son argent”, a-t-il ajouté, affirmant que les travaux de la commission n’avançaient pas. “Nous en sommes quasiment à la case départ.”
Au ministère des Finances, il a réprimandé la ministre qui a donc plus tard été limogée.
“Tout responsable doit se sentir investi d’une mission, avec une mentalité (…) de combattant sur le front”, a-t-il ensuite dit au chef du gouvernement.
Michket Slama Khaldi était jusqu’ici à la tête de la Commission nationale de réconciliation pénale. Cet organe, créé par M. Saied en 2022, prévoit un abandon des poursuites judiciaires contre les auteurs de crimes économiques en échange du versement de sommes d’argent ou la réalisation de grands projets.
La Tunisie a connu en 2023 et 2024 des pénuries sporadiques d’aliments de base comme le lait, le sucre, la semoule ou la farine. Récemment, des régions ont connu une pénurie de bouteilles de gaz domestique, largement utilisé pour cuisiner et se chauffer.
En 2025, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 1,6% pour le pays.
© AVEC AFP
