Lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale tunisien qui s’est tenue le lundi 28 septembre, le Président Kaïs Saïed s’est déclaré favorable à l’application de la peine de mort pour les individus ayant commis des assassinats, notamment s’ils étaient récidivistes, suite au meurtre d’une jeune fille dont le corps a été découvert la semaine dernière.
Cette position a suscité des mécontentements notamment de la part du président du parti Machrouu Tounes (Projet de la Tunisie), Mohsen Marzouk qui estime que la décision du chef de l’État sur cette question était en porte-à-faux avec les accords internationaux ratifiés par la Tunisie. «Qu’il dise clairement qu’il a décidé de renoncer à ces accords, au lieu de se contenter de donner son avis comme s’il était un chroniqueur», a affirmé M.Marzouk, lors d’un passage mardi 29 septembre sur les ondes de la radio Shems FM, mettant en garde contre le risque d’isoler la Tunisie «sur le plan international avec ce genre de déclarations».
Mohsen Marzouk reprochant aussi au Président Saïed de se contenter uniquement de «donner des avis, adresser des messages populistes au peuple et alimenter les querelles politiques ou en créer lorsqu’il n’y en a pas», lui demande d’assumer pleinement ses responsabilités de Président de la République en «proposant des solutions politiques au problème des assassinats, notamment en renforçant la politique sécuritaire du pays». Il a suggéré au chef de l’État de ne «pas attendre qu’un crime arrive pour pleurer avec les utilisateurs de Facebook».
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Ces vives critiques font suite à la découverte du corps de la jeune Rahma dans un fossé, dans la région d’Ain Zaghouan, au nord-est du pays. Des manifestants s’étant rassemblés devant le palais présidentiel demandant l’application de la peine de mort, le président avait reçu la famille de la victime, et fait part de sa décision hier lundi.
«Celui qui a commis un meurtre doit être condamné à mort et le texte de loi existe à ce propos», a déclaré le chef de l’État, précisant que le droit de l’accusé à un procès juste et équitable devait être garanti.
«S’il y a une grâce, elle sera octroyée à ceux qui la méritent et non à celui qui a tué deux fois et ce qui est le cas pour le meurtrier de la jeune fille [qui a déjà bénéficié d’une grâce présidentielle, ndlr]», a affirmé le Président Saïed. Depuis 1991, rapporte Sputnik, la Tunisie a cessé la mise en exécution de la peine de mort.