En ces temps de coronavirus tout le monde pense au vaccin contre le mal, l’Américain Jim Moseley, 54 ans, vient d’annoncer qu’il a trouvé un vaccin contre les incendies.
Dans une récente sortie publique, Moseley a affirmé être l’inventeur d’une substance ignifuge baptisée SPF 3000 à pulvériser sur les maisons pour prévenir les incendies. Sa clientèle se situe dans les quartiers chics de Malibu, là où les habitant·es ont été traumatisé·es par les feux de 2018, qui avaient ravagé les propriétés de nombreuses stars hollywoodiennes.
Certaines avaient vu leur luxueuse villa partir en fumée sous leurs yeux et se sentent aujourd’hui toujours sous la menace, alors que les incendies en Californie ont encore atteint une ampleur inégalée cette année.
Jim Moseley n’a pourtant aucun diplôme d’ingénieur ou de chimiste. Ancien joueur professionnel de trombone, il a vendu des assurances avant de s’intéresser au business de produits et équipements ignifuges.
Son «vaccin» contre les incendies est présenté comme un «retardateur de flammes issu d’une technologie aérospatiale mélangé à des enduits à base d’actifs marins». Une seule application permettrait de «protéger contre la chaleur et les flammes jusqu’à des températures de 1.600 degrés et pendant cinq ans».
Génie ou charlatan?
Bien que le produit ne soit pas spécialement bon marché (3,50 dollars par mètre carré, soit plusieurs dizaines de milliers de dollars pour une grande propriété), plusieurs stars se seraient laissées convaincre, comme le top model Elle Macpherson ou l’acteur de Star Wars Mark Hamill. L’ex-ranch de Michael Jackson, Neverland, aurait également été traité au SPF 3000.
Sauf que Moseley est sous les coups d’une plainte pour allégations et publicité mensongères. Les procureurs de Los Angeles et Santa Barbara reprochent notamment à l’entrepreneur la mention «élaboré en collaboration avec la NASA» (mention retirée depuis) ou encore de vendre un produit toxique et inefficace.
Jim Moseley reste d’ailleurs plutôt vague sur les études scientifiques derrière son spray, qui semblent assez éloignées des propos commerciaux. L’une des études évoque notamment un mât en bois traité au SPF 3000 qui brûle «moins vigoureusement» lorsqu’il est frappé par un éclair. Pas franchement les conditions d’un incendie de forêt, où la chaleur dégagée par les flammes est bien plus intense.
«Le SPF 3000 est un peu comme l’hydroxychloroquine des incendies», estime Char Miller, professeur d’environnement au Pomona College à Claremont (Californie). «Il y a de belles promesses, on a envie que ça marche, mais au final ça ne fait rien du tout.»
Aujourd’hui, Jim Moseley affirme tout à la fois être au bord de la banqueroute et recevoir des appels de prestigieux et prestigieuses clientes intéressées pour promouvoir son spray. L’ambiguïté est décidément son maître mot.