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Un faux cancérologue encaisse 3 millions FCFA et provoque la mort de son ami pharmacien, les faits

Crédit photo : girodmedical

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La dame A. Diop n’arrive toujours pas à faire le deuil de son frère, M. Diop qui a perdu la vie dans des circonstances atroces. « Je ne réclame rien. Je veux que justice soit faite », a-t-elle lâché entre deux sanglots, lorsque le juge du tribunal correctionnel de Dakar lui a demandé combien elle réclame à titre de dédommagement. Elle a attrait Emmanuel Boniface Dzou pour exercice illégal de la médecine, mise en danger de la vie d’autrui, faux et usage de faux en écriture privée et homicide involontaire. 

D’après la plaignante, le faux médecin avait assuré à la famille qu’il allait soigner son frère en contrepartie de 3 millions FCFA. « Mon frère avait une tumeur. Le comparant lui a administré des doses exagérées en vitamines C. Le même jour, son état a empiré. Son pied s’est enflé. 

Il avait des infections cutanées sur tout le corps. Il n’avait pas fermé l’oeil de la nuit », a-t-elle déclaré, la voix étreinte par la colère. Le lendemain, la partie civile avait appelé le mis en cause. Mais, ce dernier avait daigné secourir son patient sous prétexte qu’il consultait des malades dans une clinique à Guédiawaye. Pis, il avait déconseillé à la dame d’évacuer son frangin à bord d’une ambulance. 

« J’avais finalement contacté la Suma. Une fois à l’hôpital Principal, la victime passe l’arme à gauche », regrette-t-elle. « Le lendemain, il nous a réclamé le paiement d’une facture de 800.000 francs. Quand je l’ai convoqué chez la deuxième épouse du défunt le dimanche, il m’a remis une facture au nom du cabinet « Santé Etoile ». 

Il a fallu que j’insiste pour qu’il y appose un cachet de cardiologue et oncologue », explique-t-elle. Aussi, la plaignante a découvert que le prévenu avait occasionné la mort d’une dame, laquelle lui avait payé 6 millions FCFA.

Né en 1986 à Yaoundé, Emmanuel Boniface a juré n’avoir rien administré à son ami. « Le défunt était un collaborateur, un ami. C’est lui qui m’avait révélé sa maladie. Il était condamné. La perfusion que je lui ai faite, n’est pas passée. Car ses veines étaient roses », défend-il. Très prolixe, le prévenu a allégué avoir acquis un doctorat d’Etat en Ukraine. « J’ai également fait une spécialisation. 

Quand je suis venu au Sénégal, j’ai commencé à travailler à l’hôpital Principal. Mais, je ne suis pas inscrit à l’Ordre des médecins du Sénégal », avoue-t-il. Il précise qu’il vendait des compléments alimentaires au niveau du cabinet « Santé Étoile ». Le juge a révélé que le prévenu a reçu ses attestations de manière tout à fait informelle. « Tu étais l’ami du recteur. 

Tu as reçu les attestations par mail. Le médecin qui vous supervisait à l’hôpital Principal, a dit que vous avez exercé là-bas en tant que stagiaire. Vous avez mal pratiqué, c’est pourquoi il vous a demandé de partir. Vous n’avez jamais eu un diplôme en Ukraine. Vous n’avez aucune qualité d’exercer la médecine », a lancé le magistrat.

Le juge rendra son verdict le 14 avril 2022.