En France, un retraité a été arnaqué après qu’on lui a fait croire qu’il avait hérité d’une immense fortune au Burkina Faso. Trompé par de faux gestionnaires d’héritage, il a transféré plus de 230 000 euros avant de tout perdre. Fait étonnant, la banque du septuagénaire a été condamnée pour n’avoir pas su empêcher cette escroquerie. Les faits.
Il arrive qu’on tombe parfois sur des mails ou des messages sur les réseaux sociaux qui nous annoncent que nous avons hérité d’une grosse fortune.
Généralement, on zappe ce genre de messages, car on comprend qu’il s’agit d’une arnaque. Mais tout le monde n’est pas très avisé.

C’est ce qui est arrivé en France à un retraité de 73 ans. L’homme, veuf, a transféré en sept mois près de 235 000 euros à des escrocs. Ces derniers se sont présentés comme les gestionnaires d’un prétendu héritage au « Burkina Faso ».
Séduit par la promesse d’un gain important, l’homme a effectué 43 virements successifs après avoir vidé ses comptes d’épargne et liquidé son assurance-vie, soit environ 70 % de son patrimoine.
L’affaire est parvenue à la justice, et les juges de la Cour d’appel de Grenoble ont sanctionné sa banque, la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes. La Cour a estimé que la banque avait failli à son devoir de vigilance.
Normalement, les juges ne prenaient une telle décision que si le client était atteint d’un trouble mental. Mais, étrangement, dans ce cas, la justice a décidé de faire payer la banque malgré la lucidité du client.
Pour les juges, la banque aurait dû alerter ou suspendre les virements, compte tenu du profil du client et du caractère inhabituel des transferts vers un pays africain.
Les juges ont estimé que la Caisse d’Épargne aurait dû réagir face à « l’invraisemblance de l’objectif poursuivi » et au « comportement imprudent » du retraité.
La banque a été condamnée à rembourser 70 % du montant perdu, soit près de 150 000 euros, en plus de 2 000 euros de dédommagement pour les frais judiciaires.
Notons que les arnaques de ce type ne se limitent pas à la France. En Afrique, notamment au Togo, de nombreuses personnes sont également victimes d’escroqueries affectives ou familiales.
Par exemple, une jeune a été contactée sur Facebook par un homme portant le même nom qu’elle et se présentant comme son oncle.
L’homme lui a promis une importante somme d’argent, à condition qu’elle lui envoie d’abord des frais via Mobile Money. Elle n’a plus jamais eu de nouvelles après le transfert.
Lire la décision de la Cour d’appel de Grenoble : RG n°24/00638 | Cour de cassation.