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Un infectiologue marocain étrille l’étude de The Lancet sur la chloroquine

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Un infectiologue marocain a révélé 5 limites d’un point de vue méthodologique et épistémologique de l’étude publiée par The Lancet sur l’efficacité de la chloroquine, remettant en cause ses conclusions.

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L’étude qui a intégré les données de registres informatisés de 96.000 malades dans le monde a conclu à l’inefficacité de ce protocole en plus des effets indésirables, notamment l’arythmie cardiaque. Dans une déclaration au site d’information Médias 24, le Pr Heikel a montré les limites de cette étude et par conséquent a remis en question sa valeur scientifique.

« Attention, il faut bien comprendre que ce n’est pas une étude clinique mais une analyse de registres informatisés de données de différents hôpitaux et pays. C’est évidemment une publication importante qu’il faut considérer pour ce qu’elle vaut, ni plus ni moins », a-t-il indiqué, ajoutant que « si vous avez bien lu, ce n’est pas une étude ou un essai clinique mais l’analyse statistique de données de registres informatisés ».

Dans le même sens, le spécialiste a affirmé qu’il « faut attendre la publication de la grande série mondiale, celle de Raoult et celles d’autres équipes de différents pays, basées vraiment sur la recherche clinique et thérapeutique et non pas sur l’analyse de données de dossiers informatisés ».

Pour étayer son analyse, le Pr Jaâfar Heikel a cité 5 limites, reconnues selon lui, même par les rédacteurs de l’étude publiée par The Lancet.

La première est le fait « qu’ils ne peuvent associer la mortalité au traitement car ils n’ont pas d’autres informations sur les morbidités cardiovasculaires ou certains facteurs de risques ». Et d’expliquer « qu’en effet, lorsque certaines caractéristiques cliniques n’étaient pas informatisées mais reportées sur les registres manuels, les auteurs ont considéré qu’elles étaient absentes chez le patient ». « Ceci est une hypothèse qui de facto biaise dans une certaine mesure l’analyse pronostic », a-t-il souligné.

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Selon lui, les rédacteurs de l’étude n’ont également pas « mesuré le segment QT [segment représentant la dépolarisation myocardique sur le tracé de l’électrocardiographe (ECG) ».

Par ailleurs, le Pr Heikel a rappelé que les patients retenus dans l’étude « sont de continents différents et avec des souches virales différentes (plusieurs variantes existent, de virulence différente probablement, et en Afrique c’est encore plus vrai) ».

Les deux dernières limites avancées par le spécialiste sont « les posologies et les durées de traitement différentes » et le fait que « plusieurs auteurs dont le principal reconnaissent être payés, ou recevoir une rémunération ou des fonds par des laboratoires ou autres entreprises ».