Un nouveau virus qui inquiète. Une trentaine de cas de variole du singe ont été recensés ces derniers jours en Espagne et au Portugal, ont annoncé ce mercredi les deux pays.
“Plus de 20 cas suspects (…) dans la région de Lisbonne (ouest), parmi lesquels cinq ont été confirmés”, ont été détectés par la Direction générale de la santé du Portugal. Ces derniers, “pour la majorité des jeunes, tous de sexe masculin, présentaient des lésions ulcéreuses”, a-t-elle précisé. En Espagne, huit cas suspects ont été signalés et “doivent encore être confirmés” par des analyses, a indiqué le gouvernement. Plus tôt dans le mois, le Royaume-Uni avaient également identifié de telles contaminations, sept en tout depuis le 6 mai dernier.
L’Organisation mondiale de la Santé a ouvert une enquête pour faire toute la lumière sur cette flambée épidémique soudaine. C’est d’autant plus surprenant qu’il s’agit d’une maladie infectieuse extrêmement rare sur le vieux continent. La variole du singe, aussi appelée “monkeypox”, a été découverte en 1958, lorsque deux épidémies d’une maladie ressemblant à la variole se sont déclarées dans des colonies de singes élevés pour la recherche.
Surtout présente sur le continent africain
Le premier cas humain a été enregistré en 1970 en République démocratique du Congo (RDC). Depuis, ce virus est endémique en Afrique de l’Ouest. Il a ainsi été découvert alternativement au Cameroun, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Liberia, au Nigeria, en République du Congo ou encore en Sierra Leone. Il est surtout présent près des forêts tropicales humides. Une poignée de patients l’ont aussi contracté en dehors de l’Afrique, du fait de voyages internationaux ou d’importations d’animaux, aux États-Unis, en Israël ou à Singapour.
Des animaux à l’origine de la chaîne infectieuse
L’orthopoxvirose simienne, nom scientifique de la maladie, se transmet en deux phases. L’infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées d’animaux. La consommation de viande d’animaux infectés pas suffisamment cuite est un facteur de risque possible, estiment les scientifiques.
Dans un second temps, la transmission interhumaine s’effectue via des contacts étroits, et plus particulièrement par le biais des gouttelettes respiratoires. La plupart du temps, elle nécessite donc un contact en face à face prolongé. L’infection peut également survenir par inoculation ou par voie placentaire.
L’institut Pasteur estime que l’émergence, ces dernières années, de cette maladie s’explique par le “déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus (responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination antivariolique, dans les années 1980”. Le vaccin contre la variole était efficace à 85% contre le “monkeypox”, notent les chercheurs. Par conséquent, moins la couverture vaccinale est importante, plus le potentiel d’une forte épidémie est fort.
Avec TF1Info