Ligne, ce mot est presque une obsession pour certaines personnes. Il y en a qui seraient prêts à tout donner, quitte à se priver de repas, se plier à des régimes pas possibles rien que pour perdre du poids.
Du spray agissant sur les récepteurs sensibles au goût du gras
Plus besoin de se torturer le corps et l’esprit ; des coups de spray seraient capables de venir à bout de l’obésité.
Naïm Khan, chef du laboratoire physiologie de la nutrition et toxicologie (Inserm-AgroSup – université de Bourgogne) et lauréat du prix Alimentation Nutrition «pour ses travaux sur la perception gustative des lipides alimentaires: synthèse des leurres lipidiques – une arme contre l’obésité», indique le site de l’Académie nationale de médecine, s’est longtemps penché sur le problème.
Des sensations de plaisir ou de dégoût régulent l’envie et la consommation déterminant souvent nos choix. Cette sensation est générée par le système biologique de détection gustative des composants alimentaires chez l’homme. Les scientifiques dijonnais ont constaté que certains sujets obèses avaient une préférence pour les aliments riches en graisses.
Les obèses adorent le gras
«On a constaté que les personnes obèses adorent le gras. Elles aiment bien les lipides alimentaires», a expliqué à France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Selon le site de l’université de Bourgogne, l’équipe a constaté chez nombre d’obèses «une baisse de la perception orosensorielle (goût) lipidique, donc une baisse de plaisir alimentaire». Et pour obtenir ce plaisir, ils «mangent de plus en plus de lipides». C’est ce qui a poussé l’équipe de Naim Khan à travailler sur des molécules de plaisir artificiel. Son équipe a synthétisé des «leurres lipidiques» pour mimer le goût du gras.
«On peut faire des molécules, des faux gras, ce qu’on appelle des leurres lipidiques, qui vont venir se fixer sur les récepteurs gustatifs, les papilles gustatives, des personnes obèses et vont déclencher une perception intense de plaisir alimentaire par le cerveau. C’est un peu la même chose que les édulcorants, qui permettent aux diabétiques d’avoir le même plaisir qu’avec du sucre. C’est cela qu’on développe pour la première fois dans le monde.»
Une efficacité chez l’homme prouvée ?
Chez la souris, les molécules synthétisées pour faire le fameux spray agissent sur les récepteurs au niveau des papilles gustatives et diminuent la prise alimentaire lipidique et l’obésité. Ces agents n’ont aucun effet chez la souris mince. Chez l’homme, il n’y a pas encore eu d’essai mais cela ne saurait tarder. Sputnik rapporte qu’il y a eu deux demandes de brevet européen dans la catégorie innovation. Elles ont été déposées en 2019, ajoute AgroSup sur son site.