La Serbie et le Kosovo, son ancienne province dont elle ne reconnaît pas l’indépendance, ont frôlé l’affrontement armé dans la soirée du dimanche 31 juillet 2022.
Selon Europa Today, c’est un nouveau scénario de guerre froide qui a conduit hier à une très forte tension entre Pristina et Belgrade, la première capitale bénéficiant du soutien de l’OTAN, et la seconde de la Russie de Vladimir Poutine.
Les manifestants ont garé des camions remplis de gravier et d’autres machines lourdes sur les routes du Kosovo menant à deux points de passage frontaliers, Jarinje et Bernjak, dans un territoire où les 50 000 Serbes vivant dans la région sont majoritaires, forçant la police à les fermer.
L’action a été conçue pour protester contre la décision du gouvernement d’obliger les Serbes du nord du pays à demander des plaques d’immatriculation délivrées par les institutions nationales, comme pour tous les autres citoyens, alors qu’ils utilisent actuellement des plaques et des documents délivrés par les Serbes, refusant de reconnaître les institutions de la capitale Pristina.
Le gouvernement a également décidé qu’à partir d’aujourd’hui, tous les citoyens serbes qui se rendent au Kosovo devront obtenir un document supplémentaire à la frontière pour obtenir l’autorisation d’entrer, une règle similaire à celle appliquée par les autorités de Belgrade aux Kosovars en visite en Serbie.
Pour éviter le risque d’une forte escalade, l’exécutif de Pristina a décidé de reporter la décision d’un mois, mais s’il insiste sur cette voie, la tension pourrait revenir.
Quatorze ans après sa déclaration d’indépendance, le Kosovo a été reconnu comme un État indépendant par plus de 100 pays, mais pas par la Serbie ou la Russie.
Une guerre entre le Kosovo et la Serbie en cette période de crise en Ukraine risque fortement d’empirer les relations déjà très tendues entre la Russie et l’OTAN.
Avec Europa.today
