Tout commence sur Twitter, avec une vidéo promettant un train de vie luxueux : yacht, bolides, jet privé… En effet, pour pouvoir s’acheter des montres à 50 000 euros, il vous suffit de vous inscrire à l’école pour influenceurs “Ambaza”. Du moins, c’est ce que promet le nouvel établissement français.
Les Twittos se sont directement emparés de l’affaire. Moqueries, critiques, le clip vidéo est descendu de tous les côtés sur la toile.
Que propose réellement cette école pour influenceurs?
La page d’accueil du site web d’Ambaza est plutôt révélatrice : “Nous allons commencer votre carrière d’influenceur”. En fond, on a des images de luxe et de vie de star. En défilant un peu, Ambaza nous explique le bien-fondé du projet. “Peu d’influenceurs possèdent les compétences nécessaires pour satisfaire les attentes des marques en termes de qualité marketing.”
D’après les fondateurs de l’école, les marques ne seraient pas satisfaites de l’approche approximative des influenceurs débutants qui n’auraient que très peu de connaissance en business.
Leur solution pour pallier ce manque de connaissance
Une formation en ligne de trois jours, coûtant 1 200 euros. Des “experts en marketing” enseigneraient leurs savoirs à des petits groupes de 10 à 15 personnes. Mais Ambaza promet aussi d’intégrer des élèves dans leur réseau très privé dans lequel figurerait des formateurs et des influenceurs qui leur permettraient de se perfectionner. Après ces trois jours, l’école promet que vous gagnerez 5 000 euros par mois et 20 000 abonnés sur votre compte Instagram. Les 1 200 euros seront ainsi remboursés en un rien de temps : la formation serait donc presque gratuite.
Ambaza annonce fièrement ses chiffres sur le site : déjà 80 élèves inscrits depuis la création de l’établissement et seulement 1% d’abandon. Pour nous le prouver, Ambaza publie trois vidéos mettant en avant le témoignage enthousiaste d’anciennes élèves sur leur page YouTube. Trois sur 80, dont une vidéo supprimée, cela parait assez peu.
Les témoignages, quant à eux, restent très vagues et n’apportent rien de nouveau. Les filles expliquent que la formation s’est “super bien passée” et qu’elles sont prêtes pour leur vie d’auto-entrepreneuse. On ne voit malheureusement rien qui puisse nous démontrer le succès fulgurant promis par l’école.
Les médias se saisissent de l’affaire
TF1 pointe du doigt le fait que les réseaux sociaux d’Ambaza ne comptent presque pas d’abonnés. Très bizarre pour une école d’influenceurs. En effet, son compte Instagram est privé et ne compte aucun abonné. Le compte Twitter a été créé il y a seulement deux jours, et obtient le score de quatre abonnés. Sur Facebook, plusieurs comptes existent, aucun ne paraît réellement officiel et le nombre d’abonnés ne dépasse pas la barre des 20.
Selon la chaîne BFMTV, certaines informations paraissent douteuses. Tout d’abord, le site serait édité par une autre entreprise, “Consumedias” et celle-ci serait immatriculée à Malte. Le nom de domaine, quant à lui, serait enregistré aux Bahamas. BFM souligne également que les conditions générales d’utilisation d’Ambaza n’offrent “aucune garantie quant à l’actualité, l’exactitude, l’exhaustivité, la facilité d’utilisation ou l’adéquation à un certain but du contenu” sur les plateformes. Bref, la soi-disant école se dédouane d’avance de tout échec ultérieur de ses recrues.
L’école d’influenceurs répond à ses détracteurs
Ambaza, de son côté, ne reste pas les bras croisés et publie ainsi un article pour répondre à toutes les critiques présentes sur le web. Ambaza joue également la carte de l’humour avec Twitter, les remerciant de les avoir rendus célèbres. “On a BUZZ sur Twitter !!! Mais… les gens disent n’importe quoi… Ils ne comprennent rien du tout !”
Ambaza explique ensuite son absence sur les réseaux sociaux. Parce que l’école serait encore très récente, parce que ses créateurs n’auraient pas eu le temps d’investir dans leurs pages, préférant donner “la priorité à la qualité de la formation”. “Les comptes réseaux sociaux sont en cours de création et seront en ligne dans les prochaines semaines”, lit-on encore.
Enfin, Ambaza répond à l’accusation d’arnaque. Selon “l’école”, rien de louche : les fondateurs estiment permettre l’“accès à une formation de trois jours au métier d’influenceur chez un organisme de formation reconnu par l’État”. Et elle se défend en précisant que la formation repose sur le principe du gagnant-gagnant : “Nous gagnons de l’argent lorsque nos élèves réussissent” leur carrière d’influenceur, notamment en gérant leurs futurs partenariats publicitaires.
https://twitter.com/8kmoh/status/1546404485706162176?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1546404485706162176%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.7sur7.be%2Fhome%2F5-000-euros-de-salaire-garanti-la-premiere-ecole-francaise-dinfluenceurs-arrive-sur-le-marcheaf836e9f%2F
https://twitter.com/AmbazaOfficial/status/1546614581178425345?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1546614581178425345%7Ctwgr%5E%7Ctwcon%5Es1_c10&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.7sur7.be%2Fhome%2F5-000-euros-de-salaire-garanti-la-premiere-ecole-francaise-dinfluenceurs-arrive-sur-le-marcheaf836e9f%2F
Avec 7sur7
