Très tôt dans la matinée de ce lundi 25 octobre, plusieurs dirigeants du Soudan ont été arrêtés par plusieurs hommes armés à leurs domiciles.
Et ceci, après des semaines de tensions entre les autorités militaires et civiles de transition dans ce pays d’Afrique de l’Est.
L’arrestation de la plupart des ministres et des membres civils du Conseil de transition, à moins d’un mois de la date prévue de transmission du pouvoir d’un militaire à un civil, met le feu aux poudres dans le pays.
Depuis l’annonce de l’arrestation de ces responsables et le placement du Premier ministre Hamdok en résidence surveillée, des manifestants se sont spontanément installés dans les rues de Khartoum pour protester, ils ont brûlé des pneus, coupé des routes et des ponts, alors que la ville connaît un déploiement militaire renforcé.
Selon RFI, cela semble bien être un coup d’État des militaires contre la période de transition et contre le partenariat avec les civils au pouvoir comme l’a stipulé la déclaration constitutionnelle de 2019 suivant la chute d’Omar el-Béchir. Les civils avaient multiplié les mises en garde depuis plusieurs semaines « contre un coup d’État » fomenté par les militaires.
Le bloc civil, les Forces pour la liberté et le changement, qui a conduit les manifestations contre el-Béchir, s’est désormais scindé en deux factions, qui s’opposent. L’armée et les forces sécuritaires, dirigées par des anciens bras droits d’el-Béchir, ont multiplié les déclarations pour dire qu’ils ne peuvent pas remettre le pouvoir à des civils divisés entre eux.
La semaine dernière, des milliers de Soudanais ont défilé à Khartoum et dans d’autres villes du Soudan refusant « un coup d’État militaire ». L’Association des professionnels, l’un des fers de lance de la révolte qui a mis fin en 2019 à trente ans de dictature du président Omar el-Béchir, a appelé ce lundi 25 octobre, les Soudanais à la « désobéissance ».