Alors que la maladie s’est désormais étendue à une quarantaine de pays, la variole du singe va bientôt être renommée par l’OMS. Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué vouloir “changer le nom du virus” de la variole du singe, promettant “des annonces dès que possible” sur ce point. En effet, l’institution onusienne juge son nom actuel “trompeur” et “discriminatoire”.
Pourquoi ce revirement, au moment où la variole du singe a été repérée dans plus de 40 pays et pourrait bientôt être considérée comme une urgence internationale par l’OMS ? Si l’organisation n’a pas clairement expliqué ses motivations, la sortie de son directeur général est intervenue après l’émergence de craintes quant au caractère stigmatisant du terme utilisé. Pour l’heure, les différentes souches du virus sont nommées selon les régions de découvertes : Afrique de l’Ouest, Bassin du Congo, etc.
Une trentaine de scientifiques avaient rédigé une tribune, au début du mois de juin, pour demander un renommage de la maladie. Le groupe de chercheurs jugeait urgent de mettre en place “une nomenclature qui ne soit ni discriminatoire ni stigmatisante“. Et pour cause, actuellement, 84% des nouveaux cas sont détectés en Europe.
En outre, ce changement de nom est nécessaire pour gommer toute confusion avec le mode de contamination de la maladie. À l’origine, “cela n’est pas franchement une maladie liée aux singes”, rappelle auprès de l’AFP le virologue Oyewale Tomori. En réalité, le virus se transmet généralement au contact des rongeurs. Parallèlement à ce côté trompeur, il y a, là encore, des inquiétudes quant au caractère stigmatisant d’un tel nom. “Les singes sont généralement associés aux pays du Sud, en particulier, l’Afrique”, rappelle le chercheur Moses John Bockarie.
Ces inquiétudes s’inscrivent dans un contexte plus large où l’Afrique a fréquemment été ciblée comme le foyer d’origine de maladies s’étant répandues dans le monde. “On a surtout vu ça avec le sida dans les années 1980, Ebola lors de l’épidémie de 2013, puis avec le Covid et les supposés variants sud-africains”, remarque l’épidémiologiste Oliver Restif.
Avec TF1