La pratique du visa doré ne semble plus être l’apanage des États européens ; un pays d’Afrique vient de se lancer dans la pratique.
C’est ainsi que le Botswana, puisque c’est de lui qu’il s’agit, vient de rejoindre le cercle des pays proposant la citoyenneté contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Le président Duma Boko l’a officialisé ce vendredi 26 septembre 2025. La république d’Afrique australe, connue pour ses mines de diamants, mise désormais sur l’argent des investisseurs étrangers.

Pourquoi une telle initiative ? Il faut savoir que le pays vogue actuellement en eaux troubles. Et pour cause, son économie s’est contractée de 3 % en 2024. Pire, les prévisions pour 2025 restent dans le rouge.
Le tout à cause du marché mondial du diamant qui s’effrite. Pourtant, le Botswana demeure le premier producteur mondial de ces pierres précieuses en valeur.
« Ce programme nous permettra de continuer à assurer l’avenir financier à long terme du Botswana », déclare le président dans son communiqué officiel. Bref, Gaborone cherche de nouvelles sources de financement.
Un fonds souverain et des besoins urgents
Le dispositif a plusieurs secteurs dans son viseur. Le logement figure en tête de liste, suivi du tourisme, des énergies renouvelables, de l’industrie minière et des services financiers. Le montant requis pour obtenir la citoyenneté n’a pas encore été fixé, précise le gouvernement botswanais.
L’urgence se fait sentir partout. En août dernier, Duma Boko avait déclaré l’état d’urgence sanitaire après l’effondrement de la chaîne d’approvisionnement médicale du pays. Un mois plus tard, en septembre, les autorités créaient un fonds souverain pour stimuler la diversification économique et créer des emplois.
La société de conseil Arton Capital, spécialisée dans la migration d’investissement, accompagnera le Botswana dans ce projet. Un protocole d’accord a été signé entre les deux parties.
Le visa dorée : une pratique qui pourrait se répand en Afrique
Cette mesure du pays d’Afrique Australe marque le début d’une pratique jusqu’alors exercée en grande partie par l’Europe et les Caraïbes : le visa dorée.
Saint-Kitts-et-Nevis avait ouvert la voie en 1984, créant le premier programme de citoyenneté par investissement au monde.
Aujourd’hui, plusieurs pays proposent ce type de dispositif. Malte, Chypre, le Portugal ont longtemps attiré les capitaux étrangers avec leurs « visas dorés ». Le Vanuatu, dans le Pacifique, reste l’une des destinations les plus accessibles avec un investissement minimum de 130 000 dollars américains.
Le Botswana mise sur sa stabilité politique et sa réputation de bonne gouvernance pour attirer les investisseurs. Si l’initiative finit couronnée de succès elle pourrait bien inspirer d’autres nations africaines confrontées aux mêmes défis économiques.