Après une Licence en Marketing et Communication brillamment obtenue, rien ne prédestinait Viviane Tsogbaley au monde de l’entreprenariat, si ce n’est son désir de surmonter les obstacles de la vie les unes après les autres. Comme bon nombre de jeunes à un moment ou à un autre, elle a papillonné de stages en stages pour atterrir dans un cabinet entrepreneurial, au bon gré de l’ANPE. La belle opération sans doute, car ce fut un tournant décisif et comme il fallait du courage pour venir à bout du chômage, Viviane en avait dans sa gibecière.
A force d’imagination, d’audace et de résistance, Viviane a réussi à se créer un destin, à travers son entreprise créée de toute pièce et donnant ainsi à tous les femmes et hommes qui y travaillent l’occasion d’être acteur d’une histoire exceptionnelle.
Un an après avoir lancé officiellement sa marque de jus de fruits Liora, et au moment d’inaugurer son showroom, Viviane Tsogbaley s’est confiée à la rédaction de L-frii sur ces instants qui ont changé le court de sa vie. Elle se livre comme jamais et partage ainsi avec les lecteurs l’histoire tout azimut d’une femme qui a su saisir l’opportunité de sa vie.
À la manière d’un commercial qui doit comprendre l’environnement du besoin avant de se lancer
« Lors de mon passage dans le cabinet entrepreneurial, j’ai vu un tas de jeunes qui apportaient leurs projets et étaient financés par le FAIEJ. C’est là que je me suis posée une question. Comment se fait-il que beaucoup d´entre nous cherchent éperdument un emploi et d’autres viennent simplement avec un projet et sont financés ? Au final, ils deviennent leur propre chef. J´ai donc pris une décision : il fallait agir » explique-t-elle.
Dès lors, la future directrice des productions Liora s’est rappelée de sa formation en pâtisserie et restauration qu’elle a suivie auparavant. Mais suffisait-il pour s´auto-employer et créer une entreprise? Et avec quels moyens?
Quelques mois après cet épisode, la revoilà encore à la maison, tout espoir tourné vers le providentiel coup de fil d’un nouvel employeur. Ne voulant pas se résoudre à cette situation, elle se lance dans la fabrication et la vente de jus de tamarin en sachets jusqu’au jour où elle décide, armée de courage, d’apporter deux échantillons à l’ONG OADEL car, dit-elle, « ils font la promotion des produits alimentaires locaux. La nuit de ce même jour, j’ai reçu une commande de 100 bouteilles à livrer le lendemain ».
Autant dire que la pression était immense mais le défi à la hauteur de ses ambitions. Il fallait donc assurer, et si la perfection n’existe pas, il fallait aller la chercher.
« C’était lors de l’une de leur foire. Les organisateurs avaient accepté nos produits même sans étiquettes. Les gens ont apprécié. Ils ont vu l’engouement tout autour du produit et en ont commandé 100 autres bouteilles. Suite à quoi, il nous a été demandé d’aménager un lieu et ils vont nous accompagner dans la production. » Pari osé, pari tenu, mais pari réussi.
Un travail d’orfèvre pour un résultat 100% naturel
Durant une année, des porteurs de projet furent accompagnés de différentes façons et Viviane Tsogbaley spécialement dans l´acquisition des bonnes méthodes de fabrication, l´embouteillage et la gestion du stock. Ne vous méprenez pas. Il fallait être solide sur ces deux pieds pour pouvoir répondre aux exigences drastiques des accompagnateurs.
« Nous étions dix à être sélectionnés. Il restait cinq au final mais il n’y a que plus ou moins deux ou trois qui tiennent le bon bout. Nous devions disposer des fonds afin que lorsqu’on nous demande de faire les aménagements sur le produit, nous puissions y répondre valablement. Tant que vous n’êtes pas prêts, l’accompagnement s’arrête. Le défi était donc d´arriver à jumeler la production au fur et à mesure des aménagements et pouvoir respecter les normes qu’on attend de nous.»
La fin justifie les moyens dit-on. A coup de persévérance et d´abnégation, elle a continué. D´une part, la pression de la maman qui voulait, pour sa fille, un travail dans un bureau, et d´autre part les collaborateurs qui ne faisaient jamais long feu.
« Ce n’est pas tout le monde qui comprend le bien-fondé de ce que vous faites ou qui adhère au respect des normes d’hygiène qu’il faut et pouvoir répondre lorsque vous n’êtes pas présent sur les lieux arriver à faire perdurer la production.»
Parce que les mélanges de fruits ne doivent pas être le fruit du hasard, Viviane s´est faite accompagner par un consultant coach en santé publique et en nutrition. Les teneurs en calcium, glucides et protéines sont calculées à quelques mg près afin d´équilibrer l’alimentation du consommateur.
« Avant la mise sur le marché, des gustations et des tests sur la durée sont effectués sur quelques volontaires. Par exemple, il ya une gamme de produits, le jus de carambole, que nous ne proposons pas en permanence parce que certaines personnes y sont allergiques mais l’ignorent. Pour la petite histoire, Il y a des mélanges qui font peur aux clients, le jus de la betterave. Mais lorsqu’ils finissent par goûter, ceux qui étaient retissant, le font priser le plus. C’est aphrodisiaque, et ça donne de l’énergie et quand il est associé avec le tamarin, on obtient un mélange explosif (Rires). La particularité avec les produits Liora, c´est qu’ils sont 100% naturels, sans sucre ajouté, avec différentes vertus thérapeutiques. Les clients eux même reviennent attester ».
Le cocktail qu’il vous faut !
Après le décès d´un parent suite au cancer de colon, en 2016, Viviane et son équipe ont décidé de sensibiliser, informer et conscientiser la population sur la prolifération de ces maladies dites non-transmissibles.
« Liora cocktails, c´est aussi amené à un changement de comportement alimentaire et de style de vie. Concilier la saveur et la nutrition pour avoir assez d’adhésion à notre cause: lutter contre les maladies non transmissibles. Loin d’être seulement une boisson, c’est aussi un alicament, un savant mélange de fruits et légumes qui fait son unicité sur le marché. Amener les consommateurs à satisfaire à 90% l’exigence de la nutrition, soit 1 à 5 fruits et légumes par jour. Tel est notre défi. Une bouteille de Liora cocktails vous permet d’avoir au minimum trois fruits. »
Un mot à l’endroit de vos congénères et de vos partenaires
« Ce n’est jamais facile. Lorsqu´on nous vante les mérites de l’entrepreneuriat, nous pensons que c’est une solution toute faite qu’on peut prendre aussi facilement. En fait, les difficultés sont absolument partout. Il faut être bosseur. Il faut être passionné. Il faut arriver à découvrir le talent caché en soi et pouvoir se battre pour que cela puisse être reconnu. Le travail paie toujours. Je remercie tous ceux qui ont cru en moi, nos partenaires de confiance, au delà d’être des accompagnateurs. Parce qu’il fallait qu’ils croient en nous pour avoir la latitude de nous accompagner sans attendre rien en retour. Et parce que nous avons été à l’écoute de leurs attentes sans faiblir. Innov´up nous a donné des conseils en gestion de l’entreprise. Je me rappelle à nos débuts, on était tous éparpillés, on voulait tout faire en même temps. Mais aujourd’hui nous sommes plus structurés, la gestion du stock est efficace. Nous sommes enregistrés à la chambre du commerce pour éviter de rester dans l’informel. Nos produits sont certifiés ITRA et respectent les normes de production HACCP. Comme je le dis souvent, OADEL m´a amené à la naissance ».