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Vivre sans faire l’amour : oui, non, pourquoi, conséquences ?

Crédit Photo : Shutterstock

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Que l’on soit en couple ou seul.e, il arrive qu’Eros prenne des vacances ou bien que l’on choisisse délibérément de l’envoyer paître quelque temps. Est-ce une bonne idée que de vivre sans faire l’amour ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’une trêve de sexe ? Quelles limites donner à des vœux de chasteté ? Sébastien Garnero, psychologue et sexologue, nous répond. 

Le sexe complique parfois la vie

C’est parfois plus facile de vivre sans sexe qu’avec : « Le sexe complique la vie, confiait le Dalaï-lama lors d’une interview (source 1). La pression sexuelle, le désir sexuel, je pense, procurent une satisfaction de courte durée et souvent, conduisent à davantage de complications. » Le prix Nobel de la paix estime en effet que l’abstinence cause « beaucoup moins de hauts et de bas ». En effet, si la relation sexuelle ne se passe pas bien, que l’autre nous déçoit ou nous néglige, cela peut alors générer en nous un sentiment de vulnérabilité, de tristesse ou de colère.

On peut aimer sans faire l’amour

Ce n’est pas parce que l’on n’a pas de relations sexuelles que l’on n’aime pas. Rien n’empêche d‘avoir des sentiments sans rapports physiques. De nombreux amoureux s’aiment de loin des jours durant, sans qu’il ne se passe rien, et ce, depuis la nuit des temps. Certains couples, aussi, assument très bien, du moins entre eux, l’absence de sexe.

Ce type de relation « partenaire de vie » peut être bien vécue à condition que les deux partenaires soient en accord sur le point de la sexualité. La dimension de l’intimité est alors investie sur le versant du courant tendre, affectueux, voire romantique et platonique de l’amour. Ces valeurs peuvent satisfaire certains couples si elles sont partagées, explique notre expert.

L’abstinence permet de réapprécier le plaisir du sexe quand le moment arriveChez certains d’entre nous, cela peut réactiver une libido en berne. Une privation ponctuelle va, par un processus de surcompensation, produire une sensibilité plus forte à des stimulations même légères. Ainsi un effleurement, une caresse, un simple baiser raviveront des sensations voluptueuses, et la piste du désir, du plaisir. Cela peut être également l’occasion, de redécouvrir son partenaire, de renouveler ses modalités d’être en couple. Ou bien de briser le scénario de répétition, et trouver l’âme soeur.

Pourquoi il peut être difficile de vivre sans relations sexuelles

Une abstinence sexuelle totale n’existe jamais réellement : à la question : « Peut-on vivre sans sexe ? », Sébastien Garnero répond de façon assez directe : « Pour moi, la réponse est non. Peu de personnes vivent bien et de façon épanouie sans sexualité. L’abstinence totale est difficilement vivable à terme. Excepté dans des abstinences monacales qui en réalité ne sont quasiment jamais totales ; des activités masturbatoires ponctuelles coexistent bien souvent. On peut retrouver parfois dans l’asexualité, un désintérêt pour le sexe, mais la plupart du temps, il y a présence d’activités autoérotiques. »

3 bonnes raisons de ne pas vous priver de sexe à long terme

La sexualité fait partie de la qualité de vie et les rapports sexuels sont des facteurs positifs pour la santé physique et mentale, affirme notre spécialiste. C’est un des meilleurs médicaments naturels par ses vertus à tous les niveaux (physique, psychique, affectif, sexuel…), et sans effets secondaires.

La sexualité limite ou régule les autres facteurs de comorbidité (alcool, tabac, obésité, hypertension…), poursuit Sébastien Garnero.

L’intérêt pour la sexualité, et notamment dans la recherche de partenaire, permet de sortir de la solitude et développer des interactions sociales, des liens affectifs.

En bref : vivre sans sexe est possible et parfois même salutaire si on le choisit, si on trouve des compensations, si cela ne dure pas trop longtemps… Rares sont les personnes qui recherchent vraiment à vivre sans sexe à long terme