Le président russe Vladimir Poutine a annoncé jeudi avoir signé un décret imposant aux acheteurs des pays étrangers « inamicaux » de payer en roubles les livraisons de gaz naturel.
La mesure qui s’appliquera à compter de vendredi touche surtout l’Union européenne.
« Ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain », a déclaré Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens.
Il a ajouté qu’en cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés ». « Si ces paiements ne sont pas effectués, on considérera que ce sera une infraction aux obligations de la part de l’acheteur, et cela aura toutes les conséquences qui s’imposent », a insisté le président russe.
Il a rappelé que cette mesure était une réponse au gel de quelque 300 milliards de dollars des réserves en devises dont la Russie disposait à l’étranger, une sanction décidée par les Occidentaux en représailles à l’offensive russe en Ukraine.
Moscou a publié début mars une liste de pays « inamicaux » qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l’Australie.
Berlin et Paris refusent catégoriquement de payer en roubles
L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, ont indiqué les gouvernements des deux pays, qui ont également réitéré leur opposition à tout paiement en roubles des livraisons.
« Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (…) il n’y aura plus de gaz russe », et « c’est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons », a déclaré le ministre français de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse avec le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck.
Avec RFI